L’industrie automobile européenne est en
pleine transformation. Bruxelles travaille justement sur un nouveau
plan d’action, visant à recentrer la production sur le continent et
ainsi favoriser l’économie locale. Une stratégie soutenue par
Renault, bien que la marque au losange émette quelques
suggestions.
L’industrie automobile européenne se
trouve à un moment charnière. Bruxelles prépare de
nouvelles règles sur le mode de production des véhicules vendus
dans l’Union. Ces discussions, très attendues, opposent
constructeurs et équipementiers sur la meilleure manière de
renforcer la production en Europe. Renault, acteur majeur du
secteur, soutient le principe. Toutefois, la marque appelle
à une mise en œuvre plus souple. Le débat s’annonce
déterminant pour l’avenir industriel du continent.
Renault plaide pour une
mesure réaliste
Renault affirme son soutien
aux futures exigences européennes quant à une production
locale. Cependant, la marque alerte quant à des
seuils trop rigides qui pourraient handicaper les constructeurs. Le
losange estime qu’un objectif fixé modèle par modèle serait
difficile à atteindre, notamment pour les composants stratégiques
comme les batteries ou les moteurs
électriques.
Renault propose plutôt un
seuil moyen calculé sur l’ensemble des ventes, aux alentours de
60%. Un pourcentage qui, selon elle, permettrait de
sécuriser la filière sans brider la compétitivité. Selon le groupe,
cette approche offrirait un cadre plus stable, favoriserait les
investissements sur le sol européen et permettrait de maintenir une
certaine flexibilité dans le choix des fournisseurs. Renault
souligne également que la transition industrielle exige du temps et
des capacités accrues. Selon la marque, une réglementation
trop rapide ou trop stricte risquerait de freiner des projets
essentiels pour renforcer durablement l’autonomie de la
filière.
© Renault
François
Provost réaffirme son soutien à Bruxelles, mais plaide pour
quelques ajustements stratégiques.
Un équilibre à trouver pour
l’industrie européenne
Face à la proposition de Renault,
plusieurs équipementiers défendent une
ligne plus stricte. Certains réclamant jusqu’à 80% de
pièces produites en Europe pour chaque véhicule. Ils
alertent sur le risque de délocalisations et sur la menace pesant
sur des centaines de milliers d’emplois si les règles ne sont pas
suffisamment ambitieuses pour soutenir la production locale.
Selon eux, un niveau
d’exigence élevé permettrait de consolider la filière, d’encourager
l’implantation d’usines sur le continent et de réduire la
dépendance aux chaînes d’approvisionnement situées hors Europe.
Le défi pour l’Union sera donc de
fixer un cadre capable de protéger l’emploi tout en évitant de
fragiliser les constructeurs confrontés à une concurrence
internationale intense et à des coûts de production en hausse.
Trouver cet équilibre nécessitera une concertation étroite entre
industriels et décideurs. Les décisions prises dans les
prochains mois pourraient structurer durablement l’industrie
automobile européenne. Mais aussi influencer la
compétitivité du secteur pendant de longues années.