Alors que l’inflation s’accélère aux États-Unis, le président américain a défendu sa politique économique.
Pendant un meeting censé raviver l’élan de sa campagne présidentielle Donald Trump a assuré mardi que les prix baissaient «énormément» grâce à lui, même si l’inflation a accéléré aux États-Unis selon les dernières statistiques publiées, remontant à septembre.
Le président, pendant un meeting en Pennsylvanie destiné à convaincre des Américains mécontents que sa politique économique fonctionne, a accusé l’opposition démocrate de promouvoir une «supercherie» lorsqu’elle dénonce le coût de la vie toujours élevé.
«Les prix baissent de manière assez substantielle. Il faut toujours qu’ils (ndlr: les démocrates) trouvent une supercherie. (Leur) nouveau mot est “coût de la vie”», a critiqué le dirigeant républicain. «Les démocrates qui parlent de “coût de la vie” c’est comme si Bonnie et Clyde parlaient d’ordre public», a-t-il ironisé.
«Connard endormi»
Délaissant les questions économiques, le milliardaire de 79 ans s’en est par ailleurs pris violemment à ses adversaires politiques, aux journalistes et surtout aux immigrés, en particulier somaliens, ses cibles de prédilection dernièrement – la salle s’est alors mise à crier «Renvoyez-les! Renvoyez-les!».
Donald Trump, qui a suspendu les demandes d’immigration de 19 pays parmi les plus pauvres de la planète, a aussi repris une expression qui avait beaucoup choqué pendant son premier mandat en disant que les États-Unis laissaient entrer des personnes venant de «pays de merde». Il a, par ailleurs, traité son prédécesseur Joe Biden de «connard endormi» en étrillant le bilan selon lui désastreux laissé par l’ancien président démocrate, un argument qui porte au moins auprès de ses plus fervents partisans.
«Oui, les prix sont élevés en ce moment… mais les choses doivent empirer avant de s’améliorer», a dit à l’AFP Brianna Shay, 26 ans, administratrice dans l’éducation publique, venue assister au meeting. «Malheureusement, le président précédent nous a vraiment entubés», a-t-elle ajouté.
Popularité en berne
La cote de popularité du président a chuté à son plus bas niveau depuis son retour au pouvoir en janvier, notamment en raison du coût de la vie que les Américains imputent en partie à ses droits de douane. Les sondages indiquent toutefois que la cote de popularité de Donald Trump a chuté sous le poids des mauvaises performances de sa politique économique.
Le républicain doit également faire face à des dissensions au sein de son propre mouvement «Make America Great Again» («Rendre sa grandeur à l’Amérique»), avec des appels à se concentrer sur le pays plutôt que sur l’international. Il a choisi pour ce meeting, présenté comme le premier d’une série de rassemblements à travers le pays, le complexe hôtelier du Mount Airy Casino. Avant de devenir président, il comptait plusieurs casinos dans son portefeuille d’affaires, dont plusieurs ont fait faillite.
Hausse des prix
Donald Trump insiste sur le fait que les prix baissent pour des produits clés comme le bœuf, les œufs, le café et l’essence. Malgré tout, la hausse des prix a continué d’accélérer pour atteindre 2,8% en septembre, selon les dernières statistiques publiées.
Le thème a été au centre de la campagne des démocrates lors des élections remportées en novembre pour la mairie de New York et pour les gouvernorats du New Jersey et de Virginie. Il promet aussi de dominer la bataille pour les élections législatives de mi-mandat, à l’automne 2026.
La Pennsylvanie ouvrière est un État-clé sur le plan électoral. Donald Trump a remporté de justesse cet État du nord-est en 2016 et 2024, et l’avait perdu de peu face à Joe Biden en 2020. Il n’est pas éligible pour se représenter en 2028, malgré les appels de certains de ses partisans – en Pennsylvanie mardi, le public a scandé «Quatre ans de plus! Quatre ans de plus!», le slogan habituel pour encourager un président à briguer un nouveau mandat. La cheffe de cabinet du président, Susie Wiles, a indiqué qu’il serait néanmoins sur le terrain l’année prochaine, afin de mobiliser une base tentée par l’abstention avant les «midterms».