La bourse Euronext est photographiée dans le quartier d'affaires de La Défense

La bourse Euronext est photographiée dans le quartier d’affaires de La Défense

par Diana Mandia

Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse mercredi à l’ouverture, dans l’attente de la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) américaine, qui pourrait être l’une des plus controversées depuis des années, tandis que la prudence prévaut face à la possibilité d’une approche plus restrictive en 2026.

Les contrats à terme sur indices suggèrent une ouverture en baisse de 0,28% pour le CAC 40 parisien, de 0,14% pour le Dax à Francfort et de 0,39% pour le FTSE à Londres.

Le Stoxx 600 devrait ouvrir en baisse de 0,28%.

Les investisseurs devraient se montrer plutôt prudents face au rendez-vous le plus attendu du mois, la décision sur les taux d’intérêt de la banque centrale américaine, qui devrait, selon tous les paris, annoncer plus tard dans la journée une nouvelle baisse des coûts d’emprunt, la troisième consécutive, afin de répondre au ralentissement du marché du travail.

Si les opérateurs tablent largement sur une baisse de 25 points de base ce mois-ci, les prochaines décisions de la Fed sont plus incertaines, car l’inflation continue de dépasser l’objectif de 2% fixé par l’institution, ce que certains de ses membres ne cessent de souligner.

Beaucoup dépendra des projections du « dot plot » sur la trajectoire future des taux, les analystes soupçonnant que l’approche pour 2026 pourrait être plus restrictive que prévu initialement.

L’actuel président de l’institution, Jerome Powell, qui fait régulièrement l’objet de violentes diatribes de la part de Donald Trump l’accusant d’être trop lent à baisser les taux, quittera ses fonctions au printemps, et les investisseurs se demandent également si son successeur sera en mesure de satisfaire les exigences du locataire de la Maison blanche tout en préservant l’indépendance de la banque centrale.

Le principal conseiller économique du gouvernement, Kevin Hassett, favori pour devenir le prochain président de la Fed, a déclaré mardi devant le Conseil des directeurs exécutifs du Wall Street Journal qu’il y avait « beaucoup de marge » pour continuer à réduire les taux d’intérêt, tout en ajoutant que si l’inflation augmentait, le calcul pourrait changer.

La Banque du Canada annoncera également sa décision de politique monétaire plus tard dans la journée et devrait en revanche maintenir ses taux inchangés, l’inflation en baisse et la croissance économique robuste réduisant la nécessité de nouvelles baisses.

Au programme du jour figurent également les résultats trimestriels d’Oracle, qui pourraient raviver les doutes des investisseurs concernant l’endettement lié à l’IA, qui ont déjà secoué les marchés d’actions en novembre.

En Europe, l’agenda macroéconomique est très léger ce mercredi. En France, les députés ont adopté mardi le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 à l’issue d’un scrutin très serré, ouvrant la voie à l’adoption du texte d’ici la fin de l’année comme espéré par le gouvernement.

L’économie française devrait par ailleurs progresser de 0,2% au quatrième trimestre, soutenue notamment par l’industrie manufacturière et les services marchands, mais à un rythme plus modéré que le trimestre précédent (+0,5%), a indiqué mardi la Banque de France (BdF) dans son enquête mensuelle de conjoncture.

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, doit s’exprimer mercredi lors d’une conférence à Londres.

LES VALEURS A SUIVRE : [L8N3XF1SV]

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en ordre dispersé mardi, alors que les investisseurs attendent la décision de la la Fed.

L’indice Dow Jones a cédé 0,38%, le Standard & Poor’s 500, plus large, a perdu 0,09%, et le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 0,13%.

EN ASIE

L’indice Nikkei à Tokyo a reculé de 0,1% mercredi, prudent avant la décision de la Fed.

Les Bourses chinoises sont en baisse mercredi alors que les tensions déflationnistes persistent dans les prix à la production.

L’indice composite de la Bourse de Shanghai a reculé de 0,23% et le CSI 300 des grandes capitalisations a abandonné 0,14%.

La Bourse de Hong Kong cède 0,21%.

La hausse des prix à la consommation en Chine a accéléré en novembre, tandis que la déflation des prix à la production s’est poursuivie, montrent des données officielles publiées mercredi.

Le dossier commercial reste à surveiller, alors que, selon un responsable américain, un accord conclu en juillet entre les États-Unis et l’Indonésie risque d’être rompu, Jakarta étant revenue sur plusieurs de ses engagements.

TAUX

Les rendements obligataires sont calmes mercredi.

Le rendement des Treasuries à dix ans recule de 0,8 point de base à 4,1781%. Celui de l’obligation à deux ans perd 0,6 point de base à 3,6066%.

Dans la zone euro, le rendement du Bund allemand à dix ans grappille 0,8 point de base à 2,8595%, tandis que son homologue à deux ans avance de 0,5 point de base à 2,1592%.

CHANGES

Le dollar perd 0,08% face à un panier de devises de référence avant la décision de la Fed, tandis que l’euro gagne 0,1% à 1,1637 dollar.

Le yen regagne un peu de terrain (+0,12%) à 156,68 yens pour un dollar après une chute soudaine pendant la nuit, la monnaie japonaise étant sous la pression des écarts importants entre les taux d’intérêt japonais et ceux du reste du monde, alors même que la banque centrale japonaise devrait resserrer sa politique monétaire la semaine prochaine.

PÉTROLE

Les prix du pétrole sont plutôt stables mercredi après avoir chuté d’environ 1% lors de la séance précédente, les investisseurs suivant de près l’évolution des négociations visant à mettre fin à la guerre en Ukraine et attendant la décision sur les taux d’intérêt américains.

Le Brent prend 0,19% à 62,06 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 0,22% à 58,38 dollars.

Le président ukrainien Volodimir Zelensky s’est dit prêt mardi à organiser des élections si les Etats-Unis et les partenaires européens de l’Ukraine pouvaient garantir la sécurité du processus électoral. Ces déclarations interviennent après la publication mardi par Politico d’une interview de Donald Trump dans laquelle il suggère que le gouvernement ukrainien utilise le conflit comme une excuse pour éviter des élections.

MÉTAUX

L’argent poursuit sa progression record à 61,44 dollars après avoir franchi mardi le seuil des 60 dollars l’once.

Jigar Trivedi, analyste chez Reliance Securities, souligne que ce métal bénéficie de la forte demande dans l’industrie.

L’association industrielle Silver Institute a dit mardi que des secteurs tels que l’énergie solaire, les véhicules électriques, les centres de données et l’intelligence artificielle stimuleront la demande jusqu’en 2030.

AUCUN INDICATEUR ÉCONOMIQUE MAJEUR À L’AGENDA DU 10 DÉCEMBRE

(Rédigé par Diana Mandia, édité par Augustin Turpin)