Façades de 4 mètres et étages en plus : comment Nice tente de trouver de nouveaux logements

• En France, la crise du logement frappe de nombreuses villes.
• C’est le cas de celle de Nice où il manquerait 50.000 logements.
• Pour tenter de résoudre le problème, des architectes inventent des solutions.

Coincée entre mer et montagne, la ville de Nice est en crise. La commune des Alpes-Maritimes manque de logements (nouvelle fenêtre). Au total, il en faudrait 50.000 supplémentaires pour satisfaire la demande. Car dans la Cité des anges, dès qu’un appartement se libère, les candidats doivent se précipiter pour espérer être choisis. En moyenne, 26 personnes répondent à une seule annonce de location et certaines cherchent pendant des mois (nouvelle fenêtre). C’est le cas pour cette Niçoise. « La difficulté c’est sur mon dossier, je le présentais aux agences avec tous les documents et la plupart du temps, il n’était même pas retenu, je n’avais pas de retours », déplore la jeune femme dans le reportage en tête de cet article.

Pour résoudre le problème, il faut donc créer des logements. Mais pour cela, il faut trouver de la place. Alors, les architectes tentent d’innover pour développer l’offre à Nice. Parmi les solutions : exploiter chaque mètre carré, quitte à se serrer un peu. Un nouvel immeuble est ainsi en construction dans la commune. Particularité : il ne fait que… quatre mètres de large. Pourtant, il doit accueillir des T1 et des T2 d’une trentaine de mètres carrés. Comment ? En exploitant l’arrière-cour présente et qui permet d’agrandir le bâtiment par l’arrière.

La construction d’un immeuble dont la façade ne mesure que… 4 mètres de large – TF1

Car à Nice, les architectes doivent trouver des solutions pour pouvoir s’insérer dans le moindre petit bout de terrain disponible. « Il y a une pénurie de logements incroyable. Dès qu’une parcelle est libre, tout le monde recherche à trouver une solution », constate Paolo Bandini, architecte. 

Plus hauts et plus neufs

Dans un autre quartier, les architectes ont choisi de surélever les immeubles (nouvelle fenêtre) pour y ajouter des étages. Deux chantiers doivent débuter et un autre a gagné un étage en 2024 . »Le toit était ‘mort’, donc à chaque fois qu’on a ce cas-là, et qu’on a la possibilité de s’aligner sur le toit d’à côté, on étudie pour le surélever », détaille Hervé Tillier, président du groupe Créquy. Des travaux qui peuvent permettre, par exemple, de gagner quatre grands duplexes. 

« On enlève le toit, on monte les murs avec de la paille compressée et ensuite on remet le toit par-dessus. On va gagner sans artificialiser les sols (nouvelle fenêtre), sans démolir un endroit. On rajoute très peu de logements à chaque fois mais on peut le faire systématiquement », assure le professionnel.

À Nice, 5.000 bâtiments seraient surélevables, soit un potentiel de 7.500 logements financés en partie par la ville. La municipalité met en place d’autres mesures pour trouver de quoi abriter ses habitants : faire la chasse aux logements vacants (nouvelle fenêtre) pour en libérer et réhabiliter plus de 900 par an. Une opération qui a permis, après  plus d’un an d’attente dans un petit deux pièces, à Kaola et sa famille de s’installer dans un logement de 65 m² entièrement rénové. « On est très contents, même les enfants sont ravis », témoigne la mère de famille.

Autre solution, la mairie préempte des immeubles très dégradés que les bailleurs sociaux peuvent transformer. C’est le cas dans le centre-ville de Nice où un immeuble a récemment retrouvé son faste d’antan. L’opération de réhabilitation a permis d’aménager 19 logements sociaux. « L’intérêt c’était de reproduire du logement digne et confortable dans une boîte qui était déjà là il y a des centaines d’années. Pourquoi reconstruire quand on peut profiter d’un habitat existant ? », avance Géraldine Dimas, directrice régionale d’Erilia sur la Côte d’Azur. Pour que tout le monde puisse enfin accéder aux logements, la métropole de Nice prévoit d’en bâtir 3.000 par an ces cinq prochaines années.

La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Anouchka FLIELLER et Christophe NAPOLI