Après avoir ciblé YouTube, WhatsApp et Telegram, la Russie intensifie son contrôle des plateformes étrangères. Début décembre, les autorités ont annoncé le blocage de Snapchat et la limitation de FaceTime, accusant ces applications de servir au terrorisme et à la fraude.

Nouveau chapitre dans la croisade du Kremlin contre les messageries étrangères. Les autorités russes ont annoncé le 4 décembre 2025 avoir coupé l’accès à Snapchat et restreint l’utilisation de FaceTime, la technologie d’Apple pour les appels vidéo. 

Le Roskomnadzor, le Service fédéral de supervision des communications, des technologies de l’information et des médias de masse, assure que ces applications sont utilisées en Russie « pour organiser et perpétrer des attentats dans le pays, recruter des auteurs et commettre des fraudes et d’autres crimes. » Aucune preuve n’a cependant été citée pour justifier cette décision, qui rappelle des blocages dans d’autres pays (FaceTime est par exemple bloqué en Arabie Saoudite).

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Une supposée propagande LGBT : la Russie bloque les services américains

Dans le détail, le régulateur russe précise avoir pris des mesures contre Snapchat dès le 10 octobre, bien qu’elle ne les ait annoncées que deux mois plus tard. Le 3 décembre, c’est Roblox qui était interdit, accusé de diffuser de la « propagande LGBT » et d’« avoir un impact négatif sur le développement spirituel et moral des enfants ». 

Des jeux sur Roblox.  // Source : Capture d'écranDes jeux sur Roblox. // Source : Capture d’écran

Jusqu’alors, Roblox était la deuxième plateforme de jeux en ligne de Russie avec près de 8 millions d’utilisateurs mensuels, soit pratiquement autant que Snapchat. Duolingo, autre application populaire parmi les jeunes, a également supprimé à cause de références LGBT en 2024.

Les Russes poussés vers la messagerie d’Etat 

Ce nouveau tour de vis survient après les restrictions imposées à YouTube, WhatsApp et Telegram, dans la foulée de l’invasion de l’Ukraine en 2022. L’an dernier, YouTube aurait volontairement été perturbé, selon des experts. Le Kremlin a rejeté la faute sur Google, propriétaire du site vidéo, l’accusant de ne pas assurer la maintenance de son infrastructure en Russie. 

Par ailleurs, en août dernier, Moscou a commencé à limiter les appels sur WhatsApp et Telegram, reprochant aux plateformes de ne pas coopérer avec les enquêteurs dans des dossiers de fraude et de terrorisme. Fin novembre, les autorités ont d’ailleurs averti Meta, multinationale détenant Whatsapp, qu’un blocage total de l’application était possible si elle ne respectait pas les lois russes sur la localisation des données. Et ce, alors qu’elle est la messagerie la plus utilisée du pays avec près de 100 millions d’utilisateurs. Le concurrent crypté Signal a quant a lui été bloqué en 2024.

WhatsApp, Telegram, Signal... peu importe votre messagerie, cette menace aura accès à tout // Source : Montage NumeramaSignal, Telegram ou Whatsapp : les messageries étrangères sont menacées en Russie // Source : montage Numerama

Ces restrictions ne sont rien d’autre qu’un outil de censure et de surveillance étatique, estiment les défenseurs des droits numériques, qui accusent le Kremlin de pousser les Russes vers Max, une super application lancée par l’État plus tôt dans l’année. Max concentre un service de messagerie, les services gouvernementaux, ainsi que des moyens de paiement. De quoi faciliter la surveillance de ses concitoyens ?

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