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Rédaction Strasbourg

Publié le

10 déc. 2025 à 14h19

L‘eurodéputée Rima Hassan a été jugée ce mercredi au tribunal de Strasbourg pour injures publiques envers la conseillère municipale socialiste Pernelle Richardot qu’elle avait qualifiée « d’islamophobe assumée ».

« Islamophobe assumée »

Une audience éminemment politique s’est tenue ce mercredi au tribunal de Strasbourg. Elle a opposé l’eurodéputée insoumise Rima Hassan, mise en cause, à la conseillère municipale socialiste Pernelle Richardot, partie civile.

L’élue strasbourgeoise a déposé plainte pour injures publiques par voie électronique en décembre 2024 à la suite d’un tweet de Rima Hassan qui la qualifiait « d’islamophobe assumée ». En raison « de ses obligations parlementaires », selon son conseil Vincent Brengarth, l’eurodéputée de 33 ans n’a pas fait le déplacement jusqu’à la salle d’audience.

L’interdiction d’une conférence comme point de départ

C’est dans un contexte universitaire tendu post 7 octobre 2023 (date de l’attaque terroriste du Hamas en Israël ayant entraîné une offensive militaire à Gaza, NDLR) que ce tweet a été publié sur le réseau social X en novembre 2024. Le président de l’université de Strasbourg prend alors la décision d’interdire la tenue d’une conférence organisée par le collectif comité Palestine Unistras à laquelle devait prendre part Rima Hassan.

« Tout mon soutien à Michel Deneken (président de l’université d’alors, NDLR) qui vient de prendre une décision courageuse ! Il est temps que notre université arrête de servir de tribune aux soutiens de groupuscules islamistes ! », publie Pernelle Richardot sur X.

« Pernelle Richardot, islamophobe assumée du PS (aka la gauche coloniale) s’était exprimée en faveur de l’interdiction de ma conférence en parlant de groupuscules islamistes. Personne n’oubliera », réplique l’eurodéputée quelques jours plus tard.

« Un coup en dessous de la ceinture »

Des propos qualifiés « d’injure violente, abrupte, outrancière et péremptoire », selon les mots de l’avocate de Pernelle Richardot, Sabrina Goldman, qui a demandé aux juges de « faire la balance entre liberté d’expression et la répression du franchissement des limites ».

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« Le jeu politique est un ring, il y a des règles et Rima Hassan a donné là un coup en dessous de la ceinture », a-t-elle jugé. « Une ligne rouge a été franchie, c’est une attaque personnelle forte qui a entraîné un déchaînement de menaces », a déclaré à la barre la conseillère municipale qui a demandé « un euro symbolique » de dommages et intérêts.

Injure ou diffamation ?

« On cherche le scalp de Rima Hassan », a plaidé l’avocat de l’eurodéputée qui a dénoncé « la charge symbolique » de l’audience. Opposant les « propos virulents » tenus par l’élue municipale sur les réseaux sociaux à ceux de sa cliente, ce dernier a requis la relaxe. « Nous sommes au mieux dans le cadre de la diffamation et au pire dans un débat d’intérêt général », a défendu Vincent Brengarth.

Dans cette affaire, le tribunal rendra son délibéré le 4 mars 2026.

Olivia Kouassi

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