En bonne position dans le final, le SCO Dijon-Team Matériel-velo.com pouvait espérer triompher sur le Grand Prix d’Is-sur-Tille avec deux cartes. D’abord, celle d’Antoine Berger, échappé durant plus de 30 kilomètres et seul pour ouvrir la route dans les derniers instants. Ou alors avec Marius Macé et sa pointe de vitesse. Mais finalement, le piège s’est refermé sur la N1 côte-d’orienne. « Au kilomètre, quand on est à peut-être 20 mètres d’Antoine, on attendait, on attendait. Et puis j’ai dit qu’il fallait y aller, il allait se faire reprendre à la borne. Quand on n’a personne devant, on va emmener vraiment de loin et se sécuriser sur un côté. Là, on a fait le taf quand même pour bien emmener à une borne mais on y va un peu en dernière minute. On s’était moins organisés », raconte Marius Macé.

ANTOINE BERGER « DÉGOÛTÉ »

Le sprinteur du SCOD n’a pas voulu condamner les chances de son coéquipier. « C’était un peu piégeux de lancer le train parce que forcément, tu as quelqu’un devant. Alors nous, on attendait un petit peu en surépaisseur, mais du coup, tu te perds etc, tu es dans la boule. Donc c’était un peu technique ». Devant, Antoine Berger a bien senti le souffle du peloton. Mais sur le moment, le vainqueur du Grand Prix du Pays d’Aix est logiquement étonné de voir le train dijonnais le dépasser. « C’était un peu frustrant avec le massif, parce que les gars derrière ont dû s’organiser pour emmener le sprint forcément, sinon ils se faisaient piéger. Donc quand je me fais reprendre, je vois le train de Dijon qui passe, je fais « ah », rigole le malheureux du jour. Mais c’est le jeu ».

Évidemment, Antoine Berger sait que le scénario du final obligeait ses coéquipiers à s’organiser, mais à l’arrivée, le 10e du Challenge DirectVelo était surtout dépité d’avoir manqué la victoire. « Là je suis dégoûté, je pensais que ça allait passer, mais il y avait un peu trop de plat derrière. C’était trop long, c’était même de la descente. Tout seul, c’était compliqué avec les trains de sprinteurs qui s’organisaient derrière ». Pourtant, il avait d’abord été accompagné par Nicolas Aulas (VC Villefranche Beaujolais) dans son entreprise, mais celui-ci n’a pas pu suivre le rythme. « Il m’a bien aidé, mais il était un peu limite sur le plat. J’ai fait un effort assez violent pour m’en débarrasser, entre guillemets, dans les bosses. Parce qu’il était cramé, il ne prenait pas de relais, mais il tenait quand même la roue. Donc j’avais peur qu’il vienne me battre au sprint si on arrivait à deux ».

 « CALE UN PEU »

L’ancien coureur de l’UC Cholet 49 manque de compagnie dans le final. « Il manquait un peu plus de jus ou un peu plus d’autonomie pour mon collègue. Ou alors qu’on parte à trois. Après il y avait trop de sprinteurs, donc il fallait s’organiser et c’est tout de suite plus aléatoire ». Marius Macé faisait partie de ceux-là. « Au sprint je cale un peu. Je me retrouve dans la roue de Gari (Lagnet) et je n’ai pas le kick pour le passer. Julien (Marin) arrive en survitesse ». Malgré un podium de consolation (voir classement), les Dijonnais ont tout tenté pour gagner « leur » course. « On a appliqué le briefing, on n’a pas fait d’erreurs pendant la course, c’était nickel », estime Antoine Berger, imité par Marius Macé. « On a été bons quand même sur l’ensemble de la course, on n’a jamais perdu le fil. Antoine prend les bonnes décisions. Après, on est un peu tributaires de ce que les autres équipes mettent en place ».

Tous les deux attendent maintenant de retrouver la voie du succès. Pour Antoine Berger, les courses par étapes qui pointent leur nez devraient lui convenir. « Physiquement, je suis régulier. Ce n’est pas la dernière occasion. C’était la fin d’un beau bloc. On va commencer les courses par étapes avec le Saône-et-Loire dans deux semaines ». Marius Macé avait lui déjà posé ses roues au Loir-et-Cher, dont il ne gardera pas un souvenir impérissable. « Ça a été compliqué. Je suis passé au travers. Au final, c’est un début de saison compliqué. J’ai une espèce de tendinopathie. Je ne peux pas m’entraîner comme je veux. Mais ça revient progressivement. La semaine prochaine, il y a encore un gros week-end avec la Sologne. Je vais peut-être faire le Tour du Cher en individuel aussi ». À charge de revanche.