la Ville bloque l’événement au dernier moment.

La Ville de Lyon a décidé d’interdire la conférence intitulée « La Palestine, notre boussole anti-fasciste », programmée ce mercredi 10 décembre au sein de l’Atelier des Canulars, dans le 7ᵉ arrondissement. L’événement devait accueillir Salah Hamouri, avocat et militant franco-palestinien, ainsi qu’une journaliste indépendante annoncée comme invitée surprise.

Dans son arrêté, la municipalité rappelle qu’un précédent rassemblement lié à une conférence programmée le 18 novembre 2024 avait dégénéré. Ce jour-là, un appel lancé par le collectif Urgence Palestine Lyon — coorganisateur de la soirée de ce 10 décembre — « avait conduit à une déambulation sauvage réunissant 150 personnes », note le document. Les participants avaient scandé « des slogans anti-israéliens, des invectives et insultes raciales, » provoquant aussi « des dégradations sur des bâtiments et du mobilier urbain. »

Les services de sécurité de la préfecture jugent ainsi « très sérieuse », selon le progrès, la possibilité de nouvelles tensions « en marge de la conférence tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’enceinte », d’autant plus que l’arrêté évoque un « contexte d’augmentation significative d’actes antisémites sur le territoire. »

La Ville souligne également que les conditions d’accueil du public à l’Atelier des Canulars ne permettent pas de respecter les règles de sécurité en vigueur. Le texte enjoint donc au responsable du lieu « d’interdire l’accès de son établissement au public » dès la notification de l’arrêté.

Cette interdiction n’est pas une première à Lyon concernant Salah Hamouri. Déjà en décembre 2024, la préfecture avait stoppé une conférence où il devait intervenir. En juin 2023, un arrêté municipal similaire avait été annulé par le tribunal administratif. Et en janvier 2023, la Ville l’avait elle-même invité… avant de finalement renoncer.

Condamné en 2008 par la justice israélienne pour avoir participé à un projet d’assassinat — des faits qu’il conteste — Salah Hamouri a été expulsé par l’État hébreu en 2022.