La Défenseure des droits Claire Hédon a annoncé mercredi « s’autosaisir » après la diffusion d’une vidéo montrant un enfant tondu dans un foyer d’enfants placés à Paris, dénonçant une situation « épouvantable ».

« Nous allons nous autosaisir de cette situation », a déclaré sur RMC la cheffe de l’autorité indépendante chargée de veiller au respect des droits. « Il y a l’acte lui même qui est effectivement monstrueux, il y a le groupe Whatsapp (sur lequel la vidéo a été diffusée, ndlr) avec quasiment personne qui réagit sauf une éducatrice, on ment à la maman, c’est toute cette chaîne qui a dysfonctionné ».

Dans une vidéo révélée mardi par franceinfo, un enfant apparaît torse nu, assis sur une chaise les bras croisés, tandis qu’une personne lui rase la tête à l’aide d’une tondeuse.

Selon la ville de Paris, ces faits « gravissimes » se sont déroulés en février 2025 au foyer éducatif Jenner, géré par l’association Jean-Coxtet et qui accueille des mineurs et jeunes majeurs placés par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) à Paris.

À la suite de ces révélations, le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête pour « violences volontaires sur mineur de quinze ans par personne ayant autorité ».

Autorité administrative indépendante, la Défenseure des droits peut être directement saisie « par toute personne qui s’estime lésée dans ses droits et libertés » mais peut également se saisir « d’office  » chaque fois qu’elle l’estime utile ou nécessaire.

Pour le militant pour les droits des enfants et ancien enfant placé Lyes Louffok, il « faut aller regarder pourquoi cette chaîne de dysfonctionnements n’a pas permis à ces faits d’être révélés beaucoup plus tôt ».

« Tout ce qui aurait pu permettre d’éviter ce type de drame n’a pas été mis en œuvre, je pense à l’instance nationale de contrôle indépendante que nous appelons de nos vœux depuis une dizaine d’années et que nous n’avons toujours pas aujourd’hui », a-t-il déploré.

« On a des établissements de l’aide sociale à l’enfance, qu’ils soient publics ou privés, qui ne sont toujours pas contrôlés à ce jour, et c’est là où se joue évidemment un drame humain phénoménal », avec « des enfants en grande souffrance, des professionnels en nombre insuffisant, parfois pas formés, parfois pas diplômés ».

« C’est inadmissible. Ce sont des enfants qui cherchent protection auprès de la France, qui ont besoin de professionnels solides à leurs côtés », a-t-il insisté.

publié le 10 décembre à 13h55, AFP

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