Par
Anaelle Montagne
Publié le
10 déc. 2025 à 15h48
Subitement, le silence. Le bourdonnement incessant des machines du chantier de la ligne C du métro a cessé, ce mercredi 10 décembre 2025. La veille, un ouvrier de 46 ans est mort ici, dans le tunnel au niveau de la future station Bonnefoy. Il a été écrasé par un engin duquel il venait de chuter et n’a pas survécu à ses blessures. On en sait davantage sur l’accident, qui a causé l’ouverture de deux enquêtes distinctes, et sur l’identité de la victime.
Accident du travail mortel
« Au départ, j’ai cru qu’une nouvelle maison s’était effondrée, encore une fois », souffle Sylvie, qui vit juste derrière le chantier à proximité du Faubourg Bonnefoy. C’est la seule explication rationnelle qu’elle trouve ce mardi après-midi en voyant débarquer, à la file, une quinzaine de véhicules de pompiers. Il est environ 15h45, l’accident du travail mortel vient tout juste de se dérouler, à 30 mètres sous terre.
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Comment s’est déroulé l’accident et qui était la victime ?
L’ouvrier de 46 ans, employé par la société sous-traitante Implenia, conduisait un « train sur pneus », un engin utilisé pour déblayer le tunnel, précise le parquet de Toulouse. Le quadragénaire « a chuté de la cabine », confirme une source policière d’Actu Toulouse. « Il s’est retrouvé dessous, écrasé » sous l’engin de quasi 30 tonnes. Alertés, ses collègues de chantier n’ont rien pu faire pour lui. Ni les secours, une fois arrivés sur place.
Contacté par Actu Toulouse, le parquet indique que la victime était « un salarié intérimaire, de nationalité Serbe, âgé de 46 ans et domicilié à Toulouse ». Son décès a été constaté à 16 heures.
Deux enquêtes en cours
Pour l’heure, les circonstances exactes de l’accident restent à déterminer. Ce mercredi 10 décembre, Tisséo confirme à Actu Toulouse que deux enquêtes ont été ouvertes. Le parquet complète : « Une enquête préliminaire a été ouverte du chef d’homicide involontaire dans le cadre du travail et nous avons cosaisi la police nationale et l’inspection du travail. »
Sur X, le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc a insisté sur le fait que « toute la lumière doit être faite sur les causes et les circonstances exactes de ce drame ».
Le chantier sur lequel s’est déroulé l’accident mortel. (©Anaëlle Montagne / Actu Toulouse)
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Le choc dans le quartier
Dans le quartier de Bonnefoy, on raconte la douleur des collègues et des proches de la victime. « On espère juste qu’il est mort sur le coup », souffle Sylvie, la voisine du chantier. Trois heures après l’accident mortel, Tisséo a annoncé l’arrêt total des travaux et l’ouverture d’une cellule psychologique, pour « prendre en charge les personnes choquées par l’accident ».
Un an après la mort d’un premier ouvrier
« Quelle catastrophe », souffle Marie-Paule, qui vit rue Jean Aicard. Certains voisins tentent de retracer le déroulement du drame, entre rumeurs et suppositions. D’autres prient. « J’ai fait un petit signe de croix pour lui hier soir, souffle Sylvie. Dès qu’on sort, tout le monde en parle. » Pourtant, une poignée de résidents apprennent tout juste la nouvelle.
À Jacques, qui vit au pied du chantier, on avait dit « que c’était un exercice de sécurité ».
Le chantier de Bonnefoy est à l’arrêt. (©Anaëlle Montagne / Actu Toulouse)
Il peine à comprendre comment un tel accident a pu avoir lieu, un an à peine après l’accident mortel d’un ouvrier, sur le chantier de la future ligne du métro à Labège.
Cette section du chantier risque d’être gelée
C’était en mars 2024 : un homme de 55 ans avait perdu la vie après l’effondrement du tablier d’un pont en construction. Trois autres hommes avaient été blessés dans l’accident.
Au-delà de provoquer une onde de choc dans la Ville rose, ce brutal décès avait eu des conséquences sur les travaux : cette section du chantier avait été gelée de mars à juillet. Tisséo avait fait en sorte d’éviter de trop gros retards dans le programme des travaux en réorganisant le planning du chantier.
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