l’essentiel
Après la découverte d’un cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) au GAEC de Mouriscou, à Bordes-sur-Arize, les 208 vaches de l’exploitation pourraient être abattues. La fille et nièce des exploitants prend la parole pour raconter l’effondrement d’un rêve transmis depuis plusieurs générations.

Au GAEC de Mouriscou, aux Bordes-sur-Arize, en Ariège, la tension reste vive ce mercredi 10 décembre 2025. Alors que les agriculteurs du secteur poursuivent leur mobilisation, le cabinet de la ministre de l’Agriculture a démenti tout déplacement imminent dans le département. Sur l’exploitation familiale, l’inquiétude se mêle désormais à l’incompréhension après la détection d’un cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

Selon les premières informations, l’ensemble du troupeau — 208 vaches — devrait être abattu. Une perspective qui plonge la famille d’exploitants dans la stupeur. Pour les enfants de l’un des éleveurs, qui envisageaient de reprendre la ferme, c’est un rêve qui vacille.

À lire aussi :
DIRECT. Dermatose nodulaire : la Coordination Rurale du Lot appelle à manifester vendredi à Cahors

« C’est critique, on ne réalise pas ce qui se passe »

Marina, fille et nièce des deux frères qui dirigent le GAEC, peine encore à mesurer l’ampleur du choc. « C’est une situation critique. On ne réalise pas ce qui se passe », confie-t-elle, la voix tremblante. Le cauchemar a commencé il y a quelques jours, lorsqu’une vache du troupeau a présenté de la fièvre. « Nous avons appelé le vétérinaire. Il s’est déplacé, a fait les tests… et c’est là que le diagnostic est tombé, c’était la maladie… », raconte-t-elle.

À partir de cet instant, tout s’accélère. Les services sanitaires tranchent : pour éviter la propagation, la totalité du cheptel doit être euthanasiée. « On ne sait même pas quand ce sera fait. Peut-être aujourd’hui », souffle Marina.

Un coup de massue pour une exploitation familiale de 40 ans

Pour la jeune femme, la décision est aussi brutale qu’incompréhensible. « C’est soudain, on ne s’y attendait pas », insiste-t-elle. L’avenir même de l’exploitation semble aujourd’hui compromis.

« Cette ferme, c’est une histoire familiale. Tout a commencé avec mes grands-parents, qui ont ensuite transmis l’exploitation à mon père et à mon oncle. C’est près de quarante ans de travail. On n’imagine pas se retrouver sans bétail du jour au lendemain. »

Alors que l’ombre de l’abattage plane toujours, la solidarité locale apaise un peu l’angoisse. « Je remercie toutes les personnes qui se sont déplacées pour nous soutenir. Ça fait du bien de ne pas se sentir seuls », assure Marina.

Sur les hauteurs de Bordes-sur-Arize, l’exploitation attend désormais une décision officielle. Avec, suspendu au-dessus du GAEC de Mouriscou, le risque de voir s’éteindre une histoire agricole vieille de plusieurs décennies.