Des chiffres frappants. À l’occasion d’une journée de mobilisation contre les violences dans les transports organisés ce mardi par la région Île-de-France, le Figaro est revenu sur ce phénomène en hausse ainsi que sur la surreprésentation des étrangers chez les auteurs de ces agressions, officiellement établie par les données officielles du ministère de l’Intérieur. De quoi faire, peut-être, faire évoluer Laurent Nunez sur la question… Fin octobre, le premier flic de France a refusé d’établir un lien entre immigration et délinquance, au nom du refus de tout discours « blessant » ou « brutal ».
En 2024, les forces de l’ordre ont recensé 1 486 victimes d’agressions sexuelles dans les transports franciliens, d’après le Service statistique du ministère de l’Intérieur (SSMI). Un total en progression de 9 % en un an et de 62 % depuis 2016, ce qui représente plus de quatre agressions quotidiennes en moyenne. Un bilan déjà alarmant, et pourtant incomplet, nombre de victimes ne déposant pas plainte. Presque tous les auteurs de ces méfaits sont des hommes (99 % en 2024) et la majorité sont des jeunes, avec 39 % âgés de 30 à 49 ans et 27 % entre 18 et 29 ans. Les faits se concentrent essentiellement sur les lignes ferroviaires (42 %), suivies du métro (31 %) puis des bus et tramways (28 %).
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Le poids important des Africains parmi les auteurs
Mais c’est l’origine des agresseurs qui retient le plus l’attention : en 2024, 62 % des mis en cause étaient étrangers, une proportion qui progresse régulièrement depuis 2016 (où elle s’établissait à 40 %). Dans le détail, 20 % étaient originaires du Maghreb, 18 % d’Afrique subsaharienne, 7 % d’Europe, 14 % d’Asie ou du Moyen-Orient et 2 % du continent américain. Des données à nuancer par les définitions de l’Insee : un mineur né en France de parents étrangers demeure juridiquement « étranger » jusqu’à sa majorité, tandis qu’un immigré naturalisé ne l’est plus aux yeux de l’état civil.
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À l’échelle nationale, la tendance reste marquée même si elle est moins accentuée : 41 % des agressions sexuelles commises dans les transports en 2024 l’ont été par des étrangers, dont 14 % de Maghrébins, 11 % d’Africains subsahariens, 6 % d’Européens, 9 % d’Asiatiques et 1 % d’Américains. Des proportions qui contrastent fortement avec leur poids démographique : 6 millions d’étrangers résidaient en France en 2024, soit 8,8 % de la population. Parmi eux, 46 % étaient de nationalité africaine, l’équivalent d’environ 2,7 millions de personnes (4 % de la population). Or, en Île-de-France, 38 % des agressions sexuelles recensées dans les transports l’an dernier ont été imputées à des auteurs originaires du continent africain (Maghreb compris).