Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Voici l’essentiel de ce mercredi 10 décembre, au 1.386e jour du conflit.

Le fait du jour

Il boit du petit lait. Le Kremlin a salué mercredi les dernières déclarations du président américain Donald Trump qui a notamment soutenu, dans un entretien au site Politico, que la Russie avait « toujours eu » l’avantage militaire sur le front en Ukraine. « À bien des égards, concernant une adhésion à l’Otan, les territoires, concernant le fait que l’Ukraine perd du terrain, c’est conforme à notre compréhension. À bien des égards, le président Trump a abordé les causes profondes du conflit », s’est réjoui le porte-parole du la présidence russe, Dmitri Peskov. Selon lui, cet entretien du dirigeant américain est « très important ».

Donald Trump y soutenait que la Russie, car elle est « bien plus grande » et « plus forte » que l’Ukraine, bénéficie d’une position de négociation supérieure dans les pourparlers visant à mettre fin aux combats. « De façon générale, c’est la taille qui l’emporte », disait-il, en répétant qu’il ne souhaitait pas que Kiev rejoigne l’Otan, dénigrant le travail des dirigeants européens au passage.

Le dirigeant américain estimait également que l’Ukraine devrait organiser des élections, accusant le président ukrainien Volodymyr Zelensky et ses ministres d’ « utiliser la guerre » pour s’en abstenir. Ce dernier a réagi en disant être « prêt » à organiser une présidentielle à condition que ses alliés puissent garantir la sécurité du scrutin, alors que des bombardements russes ravagent quotidiennement le pays.

La déclaration du jour

« Ils ont convenu qu’il s’agissait d’un moment critique pour l’Ukraine, pour son peuple et pour la sécurité commune de la région euro-atlantique »

Les paroles sont signées de l’entourage d’Emmanuel Macron à l’Elysée. Le chef de l’Etat français a annoncé s’être entretenu ce mercredi au téléphone avec Donald Trump au sujet de l’Ukraine, « pour essayer d’avancer ». Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz ont pris part aussi à cet entretien.

De même source, les dirigeants ont « discuté des derniers développements de la médiation engagée par les Etats-Unis et salué leurs efforts pour parvenir à une paix robuste et durable en Ukraine et mettre fin aux tueries ». « Ce travail intensif se poursuit et va se poursuivre dans les prochains jours », a ajouté l’Élysée.

Les trois dirigeants européens s’étaient réunis lundi à Londres avec Volodymyr Zelensky, afin de lui apporter leur soutien appuyé au moment où il est de nouveau sous pression. Emmanuel Macron et Keir Starmer doivent aussi présider jeudi une nouvelle réunion de la « coalition des volontaires », qui rassemble les soutiens de Kiev disposés à lui apporter des « garanties de sécurité » dans le cadre d’un éventuel futur cessez-le-feu ou accord de paix.

Le chiffre du jour

Plus de 60 %. C’est le pourcentage d’augmentation des saisies d’armes à feu détenues illégalement entre les trois années antérieures au déclenchement de l’invasion massive de l’Ukraine par la Russie (2019, 2020, 2021) et les les trois premières années de l’offensive (2022, 2023, 2024), selon un copieux rapport des ONG suisse Small Arms Survey et ukrainienne CENSS.

Les armes à feu concernées sont des armes de poing et d’épaule, y compris fusils automatiques, pistolets-mitrailleurs ou fusils mitrailleurs légers, précisent-elles. Sur la même période, les saisies de lance-grenades, de grenades, de lance-roquettes et de mines ont toutes plus que doublé (+ 155 % pour les grenades par exemple, 10.311 saisies), selon ce rapport basé sur les chiffres des autorités judiciaires ukrainiennes. « Ces données reflètent non seulement l’évolution des stocks illicites en Ukraine, mais aussi les efforts concertés des autorités ukrainiennes pour retirer ces articles de la circulation », affirment les ONG.

En septembre 2024, l’ONG Global Initiative Against Transnational Organized Crime (GI-TOC) mettait en garde contre « des signes avant-coureurs d’une recrudescence » du trafic d’armes, citant en exemple le démantèlement d’un réseau à Lviv, près de la frontière polonaise. Pour autant, Small Arms Survey et CENSS affirment ne pas avoir trouvé de preuve de détournement massif d’armes légères fournies à Kiev par ses soutiens occidentaux.

La tendance

La Pologne compte échanger avec l’Ukraine ses derniers avions chasseurs MiG-29 de conception soviétique contre des technologies ukrainiennes de drones, a indiqué mercredi le ministre de la Défense polonais. Varsovie a déjà largement renouvelé sa flotte aérienne en remplaçant ses appareils de l’ère soviétique désuets par des F-16 américains et FA-50 sud-coréens, et elle est dans l’attente de 32 avions F-35 déjà commandés à Washington.

« Les MiG arrivent en fin de vie, c’est-à-dire qu’ils vont être retirés du service dans l’armée polonaise, et nous discutons avec la partie ukrainienne de leur transfert, mais aussi du transfert de technologies, par exemple dans le domaine des drones et des missiles, depuis l’Ukraine vers la Pologne », a déclaré Wladyslaw Kosiniak-Kamysz à la radio publique polonaise Trojka. La Pologne, qui a fourni à l’Ukraine une bonne partie de ses MiG-29 depuis trois ans, dispose encore de 14 appareils de ce type, selon des médias.

Le ministre a indiqué que son pays bénéficiait déjà de l’expertise ukrainienne dans la formation militaire dans le domaine des drones. Les Ukrainiens « sont les meilleurs en matière de drones parmi tous les pays avec lesquels nous entretenons de bonnes relations », a souligné M. Kosiniak-Kamysz.