Charlie Johnson et Prince Singh, deux amis et anciens collègues dans la finance, ont encouragé leurs victimes, âgées de 16 et 17 ans, à se graver leurs noms sur le corps, avant de partager des photos dans un salon de discussion de la plateforme Discord.
Deux hommes ont été condamnés à de la prison mercredi à Londres pour avoir notamment incité sur internet deux adolescentes vulnérables à commettre des actes d’automutilation, la première condamnation de ce genre après un procès, selon le parquet britannique.
Charlie Johnson, 24 ans, et Prince Singh, 23 ans, ont encouragé leurs victimes, âgées de 16 et 17 ans, à se graver leurs noms sur le corps, avant de partager des photos dans un salon de discussion de la plateforme Discord. Ils ont été respectivement condamnés à quatre ans et deux ans et neuf mois de prison. L’une des adolescentes a, par exemple, utilisé la lame d’un taille-crayon pour se graver le nom de l’un d’eux sur le corps, a-t-il été indiqué lors de l’audience à la cour criminelle de Woolwich.
Leur objectif était que ces deux jeunes filles gardent des «cicatrices permanentes» et des séquelles physiques durables, a déclaré Jonathan Mole, un représentant du parquet. Ils ont, selon un communiqué de ce dernier, «encouragé leurs victimes à s’automutiler pour leur propre satisfaction sexuelle», et ont adopté des comportements coercitifs qui ont «donné aux victimes le sentiment qu’elles n’avaient pas d’autre choix que d’obéir à leurs demandes».
Une première condamnation de ce type après un procès
L’une d’elles a dit faire «des cauchemars de ces violences» : «C’est comme s’il avait construit une cage autour de moi, dont j’essaye encore de m’échapper», a-t-elle témoigné. Il s’agit, selon le parquet, de la première condamnation après un procès devant un jury pour incitation à commettre de graves actes d’automutilation, au titre de la loi Online Safety Act promulguée en 2023.
Charlie Johnson avait également été reconnu coupable d’avoir agressé les victimes lors d’une rencontre en personne, et les deux hommes ont aussi été condamnés pour prise et diffusion d’images pédopornographiques. Les deux hommes étaient amis et anciens collègues dans la finance. La peine de Prince Singh est moins importante car il a plaidé coupable, et n’a encouragé qu’une seule des victimes à l’automutilation.
Plus tôt cette année, Tyler Webb est devenu la première personne à être inculpée, puis condamnée – à neuf ans de prison – en vertu de cette loi récente, pour avoir encouragé une femme vulnérable à s’automutiler et à tenter de se suicider sur l’application Telegram. Mais il avait plaidé coupable et n’était donc pas passé devant un jury, rappelle le parquet.