Pour Brieuc Rolland, il y aura un avant et après Tour d’Espagne 2025. Pour sa première expérience sur une course de trois semaines, le coureur de la Groupama-FDJ a été présent à plusieurs reprises dans les échappées, avec à la clé une 8e puis deux 3e places. “Si on m’avait dit ça après le Tour d’Algarve, je ne l’aurais pas cru”, reconnaît-il auprès de DirectVelo.

« JE SUIVAIS JUSTE SANS ÊTRE ACTEUR »

Au Portugal en début de saison, comme sur les étapes de montagne du Dauphiné en juin, le Finistérien reconnaît “avoir pris des claques”. Alors jouer les victoires d’étapes sur la Vuelta lui a fait beaucoup de bien mentalement. “Je me suis dit que c’était possible de vraiment exister à ce niveau-là en ciblant les étapes. Auparavant, en WorldTour, j’avais peur de faire les efforts au mauvais moment et du retour de bâton. Donc en fait, je me renfermais un petit peu et je suivais juste sans être acteur”.

Lors de la première partie de saison, il avait perdu une certaine fougue retrouvée sur les routes espagnoles. “Je me suis rendu compte lors de ma première échappée que c’était possible. Il fallait y aller à fond et ne pas se poser de questions”. Le voilà totalement décomplexé pour la saison à venir. “Finir ainsi m’a permis de partir sur un bel hiver, avec de la confiance. J’espère que ce n’est pas près de s’arrêter pour faire de belles choses en 2026”.

« LEVER LES BRAS, CE SERAIT VRAIMENT LE TOP »

Brieuc Rolland va courir l’an prochain avec en tête l’idée de décrocher un premier succès chez les professionnels. “Peu importe l’échelon. Il n’y a aucune course facile à gagner. Lever les bras, ce serait vraiment le top pour moi”. Son autre souhait est de continuer d’exister et de jouer en WorldTour. “C’est vraiment ce qui me fait rêver”. Mais pas forcément uniquement en prenant les devants. “J’attends de voir comment mon niveau va évoluer. S’il me le permet, j’essaierai de jouer des classements si l’équipe est d’accord. Mais j’aime aussi chasser les étapes dans des échappées…”.

Cet hiver, la Groupama-FDJ a recruté plusieurs coureurs avec des caractéristiques plutôt proches des siennes. Plutôt une chance selon lui plutôt qu’une nouvelle concurrence. “Je ne fais pas la course contre les mecs de mon équipe mais avec, sourit-il. Ça va tirer tout le monde vers le haut. Franchement, je suis super content de retrouver Ewen (Costiou) et d’être avec quelqu’un comme Clément (Berthet). Ils ont beaucoup de choses à m’apprendre, tout comme Bastien (Tronchon) qui a un très bon punch”.

« C’EST TOUJOURS LA MONTAGNE QUI ME FAIT RÊVER »

Le Breton installé depuis un an à Nice va continuer de travailler dans les cols pour passer des caps. “J’ai mis des choses en place, comme le déménagement ou le stage en altitude cette année. Je ne change pas mon fusil d’épaule, c’est toujours la montagne qui me fait rêver même si mes capacités intrinsèques sont plus sur des efforts type ardennaises et que je veux développer toutes mes capacités”.

Un Grand Tour sera au programme de sa saison 2026. “J’ai adoré en faire un cette année parce que c’est plein de belles émotions, que ce soit positives ou parfois vraiment négatives. J’ai beaucoup appris sur moi-même, notamment sur les efforts en montagne et la prise de confiance”. Brieuc Rolland ne serait pas opposé à un retour sur Vuelta. “Le Tour de France fait rêver mais je reste honnête envers moi-même. Si je n’ai pas encore les capacités d’y être, ce n’est pas du tout un problème. La Vuelta, c’est une manière de courir et des parcours que j’apprécie. Donc franchement, ce serait avec plaisir d’y retourner”. Et du plaisir, il en a pris beaucoup en Espagne l’été dernier.