Figure respectée de la radio et de la
télévision,
Augustin Trapenard, qui s’est récemment confié sur sa vie
amoureuse, n’a jamais caché son attachement profond à
l’éducation et à la transmission.
Normalien, agrégé d’anglais et ancien professeur,
l’animateur de RTL et de France 5 porte un regard très
lucide et souvent inquiet sur
l’évolution du système éducatif français. Dans un
entretien accordé à La Tribune du Dimanche le 19 octobre
2025, il confie un regret tenace : celui de voir
l’enseignement perdre, selon lui,
l’exigence qui en faisait autrefois un pilier de
la société.
Né à Paris mais élevé entre Wimbledon et La Celle-Saint-Cloud,
Augustin Trapenard a grandi dans un environnement où la
culture et l’exigence intellectuelle occupaient une place
centrale. Fils d’un père devenu éleveur de chevaux après
une carrière bancaire et d’une mère enseignante, il suit un
parcours académique brillant : lycée Lakanal, ENS
Lyon (promotion 2000), agrégation d’anglais. Avant de rejoindre les
médias, il enseigne de 2006 à 2009 la
littérature anglaise et américaine à l’ENS Lyon.
Une expérience fondatrice qui nourrit aujourd’hui ses
prises de position.
Un homme de lettres attaché à la transmission
Si le public l’a découvert grâce à Radio Nova, France
Culture, Le Grand Journal sur Canal+ ou encore La Grande
Librairie,
Augustin Trapenard, qui se confie sans honte, n’a
jamais renié ses racines académiques. Son
amour pour les textes, ses heures de
lecture quotidienne et sa manière de “libérer
la parole”, selon sa propre expression, prolongent en
réalité ce qu’il appelle son “premier
métier”. Celui qu’il aurait dû exercer pleinement.
“C’était le métier que je voulais faire.”
confie-t-il dans La Tribune du Dimanche.
Normalien et agrégé, il revendique une fidélité à ce
rôle de passeur. “J’enseigne
autrement mais je garde en tête
cet échec.” explique-t-il. Il évoque avec pudeur son
sentiment de “trahison envers [lui]-même”
pour ne pas avoir poursuivi dans cette voie. Ses prises de parole
sur l’éducation sont donc loin de simples
opinions. Elles reposent sur un vécu, une
formation et un engagement
intellectuel qui structurent encore son
identité.
“Une société malade” :
l’alerte sévère d’Augustin Trapenard
Dans son entretien du 19 octobre,
Augustin Trapenard n’a pas mâché ses mots. Inquiet de voir le
métier d’enseignant perdre en attractivité, il
déplore des pratiques de
recrutement indignes de
l’institution. “Je suis effrayé de voir
aujourd’hui des enseignants recrutés sans diplôme,
ou dans l’impossibilité de se loger à Paris.”
déclare-t-il, faisant immédiatement réagir. Pour lui, cette
situation illustre “le signe d’une société
malade”. Un système qui se défait de ses
fondations essentielles.
À 46 ans, le présentateur de La Grande Librairie refuse
de se résoudre à cette dégradation. “Je tiens
l’enseignement pour un métier
fondamental, sans doute le plus
beau”. Même s’il a quitté
les salles de classe, l’animateur assure porter encore les
valeurs de transmission qui l’ont façonné. Face à
ce constat alarmant, il espère désormais que
son cri d’alarme sera entendu. Il évoque que
derrière le prestige médiatique demeure toujours
l’ancien professeur, inquiet pour l’avenir d’un
métier qu’il continue d’aimer passionnément.