Par
Thibault Nadal
Publié le
10 déc. 2025 à 17h15
Devant l’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) de La Capelette dans le 10e arrondissement de Marseille flotte un air de révolte. En cause, la décision de l’AP-HM (Hôpitaux Universitaires de Marseille) de déplacer leur lieu de formation à la rentrée 2026. Alors pour exprimer leur mécontentement, ils ont organisé un sit-in devant leur établissement. Vêtus de leur blouse blanche, ils ont déployé plusieurs banderoles avec des slogans bien choisis : « Futurs infirmiers, pas futurs soumis », « Ifsi + choisi, pas imposé » ou « stop mutation ».
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Une annonce qui tombe mal
La décision a été annoncée il y a une semaine tout pile lors d’une réunion entre la direction et les représentants des élèves. Ce sont ces derniers qui ont ensuite dû en informer leurs camarades. « Ce qui nous met en colère, c’est de ne pas avoir été mis au courant », affirme une déléguée.
En interne, c’est surtout le timing qui interroge, notamment en raison de la proximité avec les partiels qui démarrent le 15 décembre. « Cela rajoute du stress et de la peur. On a la sensation de vivre une injustice », confie une étudiante. Ou de l’ouverture des vœux Parcoursup le 17 décembre. « On a moins de temps pour réfléchir », ajoute-t-elle.
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Mais plus que ses enjeux à court terme, c’est davantage le futur qui inquiète les étudiants de 1ère et 2e années. En raison d’un changement de référentiel, ils vont devoir changer d’établissement à la rentrée 2026, direction Sainte-Marguerite dans le sud (8e) ou l’hôpital nord (15e) où un nouveau campus doit voir le jour en 2028. « L’Ifsi de La Capelette a ses spécificités de formation qui ne sont pas les mêmes qu’ailleurs », expliquent-ils, craignant d’avoir des différences avec les autres élèves.
On nous lâche dans de nouveaux locaux. On ne sait pas à quelle sauce on va être mangé.
Étudiants de l’Ifsi de La Capelette
« Je ne vais pas changer ma vie »
Pour beaucoup, c’est la douche froide. Cette mère de famille en reconversion confie avoir organisé sa vie autour de l’établissement de La Capelette. « J’ai scolarisé mon fils dans une école juste à côté. Je ne vais pas changer ma vie », exprime-t-elle, très affectée par la situation.
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D’autres étudiants affirment avoir « organisé leur vie » autour de ces locaux, notamment pour leur appartement. « Et quand on connaît la difficulté pour se loger à Marseille », souffle une élève.
Certains, comme Sébastien ou Sabine sont venus de loin, Rouen (Seine-Maritime) et Besançon (Doubs). Ils ont le sentiment de s’être fait flouer par l’AP-HM. « On avait un contrat de moralité et de confiance avec eux, assurent-ils. Mais il est caduc désormais. »

À l’IFSI de La Capelette, tout le monde se mobilise face à ce « déménagement forcé ». (©TN / actu Marseille)Une absence d’alternatives
« J’ai calculé : j’ai 9 km à faire vers le sud et 15 vers le nord. Je n’ai pas de voiture et l’envie de passer plusieurs heures dans les transports en commun. », poursuit le jeune homme.
Face à ces « changements imposés » et « ce grand bouleversement », les élèves déplorent le manque de solutions proposées par l’AP-HM. « Nous n’avons aucun accompagnement, ils ne veulent pas nous aider », regrettent-ils.
À tel point que certains parlent déjà de quitter la formation face à ce qu’ils qualifient « d’insécurité pédagogique ».
Contacté, l’AP-HM n’a pas répondu à nos sollicitations.
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