Sur les réseaux, les tables de fête ressemblent parfois à des
vitrines : boules partout, guirlandes à profusion, petits objets à
n’en plus finir qui finissent par voler la vedette au menu. Face à
ces décors chargés, une autre esthétique s’impose pour Noël, plus
calme, plus posée, qui mise sur peu d’éléments mais choisis avec
soin.

Deux décoratrices d’intérieur très suivies, l’Espagnole Asun
Antó, à la tête du studio Coton et Bois, et l’interiorista Pia
Capdevila, arrivent au même constat : la vraie sophistication se
joue dans la mesure. Leurs tables respirent le luxe
silencieux
et une table de Noël
minimaliste
, où la beauté naît des matières plus que des
accumulations.

Une table de Noël minimaliste posée sur une base neutre

Asun Antó, décoratrice espagnole, résume sa philosophie :
« J’essaie toujours de dresser des tables sobres, je n’aime pas les
tables très chargées. J’aime célébrer Noël, mais je ne mets pas
trop de boules ni d’ornements. En fait, j’ai tendance à mettre
l’assiette de présentation, une bonne vaisselle, des couverts dorés
(très tendance) ou en argent et les verres », a-t-elle confié au
magazine El Mueble. Pour elle, mieux vaut peu d’objets mais choisis
avec soin.

Pour habiller la table sans l’encombrer, la décoratrice mise sur
une grande sous-nappe claire, presque jusqu’au sol, sur laquelle
elle ajoute une nappe plus courte et imprimée, esprit toile de Jouy
dans des tons verts, bleus ou bordeaux. Cette base lumineuse reste
volontairement sobre, ce qui permet de faire évoluer les bouquets,
les verres ou les bougies d’une année sur l’autre.

Nappe, vaisselle et métaux : l’accord commun d’Asun Antó et Pia
Capdevila

Asun Antó évite tout duel entre nappe et vaisselle. Si le linge
de table est uni, elle sort un service à motifs, souvent hérité ou
de La Cartuja. Dès que la nappe devient imprimée, elle privilégie
une porcelaine blanche soulignée d’un fin filet doré ou argenté,
avec des couverts assortis, pour que l’œil n’ait qu’un seul point
fort à regarder.

Pour Pia Capdevila, la règle est proche de celle d’Asun Antó.
Elle explique : « En casa siempre trabajo con una base neutra que me
permita respirar y añadir un acento que dialogue con la decoración
del año. Me inclino por materiales naturales –lino, madera,
cerámica– porque aportan calidez real, y los combino con un guiño
metálico en tonos cálidos para iluminar sin estridencias. Mi regla
de oro es sencilla: no más de dos colores protagonistas. La mesa
gana en elegancia y se evita cualquier sensación de ruido visual »,
raconte-t-elle dans El Mueble. Un accent métallique discret,
parfois en chrome, suffit alors à illuminer la
table.

Centres de table bas et détails
personnalisés : la touche finale des pros

Pour le centre de table, les deux décoratrices refusent les
compositions hautes qui coupent la vue. Asun Antó décrit des
chemins végétaux très bas, alignés au milieu de la table, où se
mêlent eucalyptus, branches de sapin et quelques fleurs de saison,
comme les hortensias verts ou bordeaux. Les plats de service
restent aux extrémités ou arrivent déjà dressés, ce qui libère de
l’espace devant chaque invité.

Les bougies restent présentes mais toujours basses, afin de ne
pas gêner les regards ni frôler une suspension trop proche. Asun
Antó ajoute souvent des marque-places, par exemple une boule en
cire portant le nom du convive ou une carte glissée sur la
serviete. La styliste Mar Gausachs mise plutôt sur des nappes
spectaculaires qu’elle associe à une vaisselle neutre, des verres
fins et quelques ornements en corde naturelle, velours, cannelle ou
agrumes séchés pour créer un désordre très contrôlé.