Une réponse “point par point”. L’Ukraine a remis mercredi 10 décembre sa version mise à jour du plan de paix américain, rapporte Axios. Selon le site, c’est Jared Kushner, le gendre de Donald Trump qui a réceptionné la réponse ukrainienne envoyée par le conseiller à la sécurité nationale et principal négociateur de Zelensky, Rustem Umerov.

Un responsable ukrainien a indiqué à Axios que le plan – révisé après plusieurs jours de consultations avec les alliés européens de Kiev –, “comportait des observations et des propositions d’amendements ’afin de rendre l’ensemble réalisable’”. Il a précisé que la réponse ukrainienne contenait de “nouvelles idées pour résoudre des points de blocage tels que les questions territoriales et la centrale nucléaire de Zaporijjia”.

La proposition américaine initiale prévoyait notamment de céder à la Russie des territoires ukrainiens qu’elle n’a pas encore conquis, et a été jugée par Kiev et ses alliés européens comme particulièrement favorable à Moscou.

Trump invité en Europe

L’annonce de l’envoi du document révisé est intervenue peu après un entretien téléphonique mercredi entre Donald Trump et les trois principaux soutiens européens de Kiev, Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz.

Le président américain a dit avoir eu des “mots assez forts” pendant cet entretien. Il a aussi affirmé que les dirigeants européens l’avaient convié à une réunion sur l’Ukraine qui doit se tenir ce week-end en Europe. Le locataire de la Maison-Blanche a toutefois affirmé que la participation américaine n’était pas acquise. “Avant d’aller à une réunion, il y a des choses que nous voulons savoir”, a-t-il déclaré. “Nous allons prendre une décision” à propos de cette réunion, “nous ne voulons pas perdre notre temps”.

Un diplomate européen au fait des discussions a confié mercredi à CNN que celles-ci “progressaient rapidement” malgré la pression et l’impatience persistantes du président américain.

Dans un entretien accordé à Politico, la ministre des Affaires étrangères britannique Yvette Cooper a affirmé que Washington était “très sérieux” quant à sa volonté de faire progresser les pourparlers de paix. La diplomate a laissé entendre que les États-Unis offriraient des garanties de sécurité en cas de cessez-le-feu, “un élément clé des négociations qui reste jusqu’ici difficile à établir”, souligne le magazine. “L’accord ne peut pas simplement permettre à Poutine de faire une pause avant de revenir, et je pense que les États-Unis sont très clairs à ce sujet”, a assuré la ministre du gouvernement de Keir Starmer.

La chambre des représentants s’oppose à Trump

À Washington, la Chambre américaine des représentants a, de son côté, adopté mercredi un texte sur la stratégie de défense des États-Unis pour 2026 qui “remet en cause certaines mesures de l’agenda de M. Trump” concernant la sécurité de l’Europe et de l’Ukraine, note le New York Times. Le projet de loi empêche notamment le Pentagone de réduire le nombre de troupes “stationnées en permanence ou déployées” en Europe en dessous de 76 000 pendant plus de 45 jours, “sauf si M. Hegseth et le responsable militaire en chef supervisant le Commandement européen des États-Unis certifient au Congrès que cette réduction est conforme aux intérêts de sécurité nationale […] et que les alliés de l’Otan ont été consultés”.

Le texte prévoit aussi l’envoi de 400 millions de dollars d’aide annuelle à Kiev pour garantir sa sécurité pendant deux ans, malgré les pressions de Trump pour y mettre fin.