HANDOUT / AFP
Zelensky « prêt » pour une élection présidentielle, mais qui pour lui succéder ?
EN BREF • Volodymyr Zelensky est prêt pour une élection présidentielle en Ukraine, malgré la guerre, si les États-Unis garantissent la sécurité du scrutin.
• Personne n’est officiellement candidats mais plusieurs personnalités ont fait savoir qu’elles se présenteront le jour où une élection aura lieu.
• L’ambassadeur d’Ukraine à Londres et l’ancien président Petro Poroshenko sont tentés d’y aller.
En temps de paix, le scrutin aurait dû se tenir en 2024, mais la loi martiale en vigueur depuis 2022 l’a empêché. Alors, pour prouver que l’Ukraine est toujours une démocratie, contrairement à ce qu’affirme Donald Trump, Volodymyr Zelensky se dit « prêt » à une nouvelle élection présidentielle à condition que les États-Unis garantissent la sécurité du scrutin.
Une entreprise qui n’aurait rien de simple alors que le pays est en guerre depuis quatre ans, soumis aux bombardements incessants de Moscou et que 20 % de son territoire est sous occupation russe. Au-delà des aspects sécuritaires et organisationnels, une autre grande question se pose : qui pourrait affronter Volodymyr Zelensky, vainqueur avec 73 % des voix en 2019 ? Plusieurs noms circulent depuis plusieurs mois pour prendre la place du président ukrainien. Le HuffPost fait les présentations.
Valery Zaluzhny, le « Général de fer » en pole position
FINNBARR WEBSTER / Getty Images via AFP
Valery Zaluzhny, le « Général de fer » en pole position
Valery Zaloujny est actuellement l’ambassadeur de Kiev à Londres et est en très bonne place, selon une enquête du Guardian publiée en août. Car avant d’être diplomate, il a surtout été commandant en chef de l’armée ukrainienne de 2021 à 2024. À 48 ans, ce militaire avait été nommé à ce poste par Zelensky, avant d’être vite érigé dans l’opinion publique en héros de guerre. Certains médias rapportent également que le président a vu d’un mauvais œil la popularité grandissante de son chef de guerre. Ce qui est toujours le cas depuis l’an dernier. En effet, selon un sondage publié le 9 juillet par le Rating Sociological Group, 73 % des Ukrainiens disent avoir confiance en Valery Zaloujny, ce qui le plaçait devant le président (67 %).
Ses multiples entretiens avec des figures politiques et des militants ont fait dire à certains commentateurs qu’il préparait son équipe politique, ce que ses proches ont nié. Son profil pourrait intéresser Washington alors que selon les informations du Guardian, J.D Vance a tenté d’entrer en contact avec lui en mars, dans l’espoir de contourner le président ukrainien. L’ambassadeur aurait décliné cette proposition par loyauté envers son chef d’État.
Toujours selon le Guardian, l’ancien conseiller de Trump Paul Manafort lui aurait également proposé ses services de consultant pour une future campagne présidentielle. Une offre, là encore, écartée. Malgré ces incitations, il nie pour l’heure préparer la campagne présidentielle. « Il a répété à maintes reprises que, pendant la guerre, nous devons œuvrer pour sauver le pays et ne pas penser aux élections, et cela n’a pas changé », a déclaré sa conseillère média Oksana Torop. Mais qu’en serait-il si un scrutin est organisé ?
L’ancien président ukrainien Petro Poroshenko ou l’heure de la revanche ?
AFP
L’ancien président ukrainien Petro Poroshenko ou l’heure de la revanche ?
L’ancien président Petro Porochenko, vaincu par Volodymyr Zelensky en 2019, avait déclaré le 2 avril 2024 qu’il prévoyait de se représenter à la présidence, mais seulement une fois la guerre avec la Russie terminée.
« Si vous me demandez si j’ai l’intention de participer aux prochaines élections, (alors) oui », avait-il déclaré Porochenko à Al Jazeera, ajoutant « mais avant tout, pour ces élections, il nous faut une victoire ». Toutefois, si une élection était bel et bien lancée, il est peu probable qu’il laisse passer cette occasion de prendre sa revanche.
Le maire de Kiev Vitali Klitschko, prêt à lâcher des territoires
Chris McGrath / Getty Images
Le maire de Kiev Vitali Klitschko, prêt à lâcher des territoires (photo d’archive prise à Kiev).
Vitali Klitschko, maire de Kiev depuis 2014, est devenu un puissant symbole de la résistance dès l’invasion en 2022. L’ancien boxeur n’a également pas masqué ses critiques envers Volodymyr Zelensky pendant le conflit. Selon The Independent, cet allié de Porochenko avait également accusé le dirigeant ukrainien d’abuser de la loi martiale pour usurper les pouvoirs du conseil municipal de la capitale.
Toutefois, lorsque les Américains ont appelé à des élections, l’ex-champion de boxe lui a apporté son soutien, estimant que le président doit être soutenu « jusqu’à la fin de la guerre ». Il a toutefois ajouté : « Mais à la fin de cette guerre, chaque homme politique devra répondre de ses succès ou de ses échecs. »
Selon The Telegraph, l’influence de Klitschko, tant nationale qu’internationale, est telle que beaucoup s’attendent à ce qu’il brigue un jour le siège présidentiel. Mais pour l’instant, il ne semble pas avoir l’intention de se présenter. Cela dit, s’il le faisait et était élu, cela arrangerait les affaires de Poutine et Trump puisqu’il a admis en mai dernier que l’abandon de certains territoires ukrainiens pourrait être le prix à payer. C’est injuste, mais pour la paix, une paix temporaire, peut-être que c’est une solution, temporaire », a-t-il dit.
La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.
Lire la Vidéo Viktor Medvedchuk, l’oligarque ukrainien et traître du Kremlin
SERGII KHARCHENKO / NurPhoto via AFP
Viktor Medvedchuk, l’oligarque ukrainien et traître du Kremlin
Voilà un profil qui ferait sauter de joie Vladimir Poutine. Viktor Medvedchuk est un oligarque ukrainien et un ami proche du président russe. Si proche que ce dernier est le parrain de l’une de ses filles. Si pendant des années ce partisan d’un parti politique pro-russe a été un acteur clé entre Kiev et Moscou, il a finalement été arrêté en 2021, accusé de soutenir les séparatistes russes et de faire de la propagande avec ses chaînes de télévision. Il a finalement été déchu de sa nationalité, envoyé en Russie en exile lors d’un échange de prisonniers avec le Kremlin.
Selon The Telegraph, Poutine pourrait bien insister pour qu’il soit autorisé à se présenter à toute élection en Ukraine. Kiev serait alors bloquée car s’il acceptait Moscou pourrait avoir une nouvelle emprise sur la politique ukrainienne. Si elle refusait cette candidature, le Kremlin pourrait remettre en cause la crédibilité de l’élection.
Ioulia Tymochenko, ancienne Première ministre pugnace
JOSE JORDAN / AFP
Ioulia Tymochenko, ancienne Première ministre pugnace
Première ministre sous le mandat de Viktor Iouchtchenko (2005-2010), Ioulia Tymochenko a été la première à occuper cette fonction. Elle n’a eu de cesse depuis de tenter d’accéder au siège présidentiel.
En 2010, elle arrive au second tour avant de perdre face à Viktor Ianoukovytch, et prendre la tête de l’opposition. En 2011, elle a été condamnée à 7 ans de prison pour abus de pouvoir dans le cadre de contrats gaziers avec la Russie. Libérée lors de la révolution de 2014, elle s’est présentée à la présidentielle anticipée face à Petro Porochenko, qui a été élu. Redevenue députée, elle a longtemps été donnée favorite pour celle de 2019, avant finalement de finir troisième. Âgée de 65 ans, elle pourrait retenter sa chance si un scrutin était à nouveau ouvert.