Cyclo-cross de Lannion, samedi 20 décembre

Brélévenez, qui signifie littéralement « Mont de la joie », portera pourtant mal son nom, le samedi 20 décembre, pour la majorité des coureurs. Au second passage, vélo juché sur l’épaule, la joie laissera place à la lutte, aux visages crispés et aux mollets aussi durs que le granit qui ceinture l’église de la Trinité, laquelle les observe fièrement au sommet. Cette volée de marches, c’est l’âme du parcours. Un juge implacable qui sépare les plus endurants des téméraires.

Après une première édition prometteuse, l’organisation avait, l’an dernier, franchi un cap : venue remarquée du « Blaireau » Bernard Hinault, tracé redessiné façon petit flandrien armoricain, passage dans le sable, ambiance DJ et direct commenté sur Facebook. Cette année encore, un imposant écran géant « habituellement réservé uniquement aux courses professionnelles », précise Johan Le Bon, renseignera les spectateurs sur l’évolution de la course en temps réel « via un dispositif de sept caméras réparties tout au long du parcours ».

« Une préparation qui débute dès le mois de juin »

Pour cette nouvelle édition, Johan Le Bon et son équipe de 130 bénévoles remettent en scène les ingrédients qui ont forgé le succès : un parcours vivant avec quelques nouveautés comme « l’ajout de marches dans le Stanco et une passerelle pour le côté spectaculaire dans la prairie ».

Avec un budget de « 45 000 € à boucler, il y a un gros travail de fond auprès des partenaires à réaliser dès le mois de juin. Pour avoir un budget, il faut être en capacité de vendre quelque chose, un concept unique ». La partie centrale du parcours abrite désormais un « chapiteau spécialement dédié aux partenaires, où ils peuvent échanger dans un environnement spectaculaire et où les coureurs passent dans le sable à quelques mètres ».

Lannion est à l’heure actuelle un cyclo-cross de type exhibition où les coureurs ne marquent pas de points. « On ne s’interdit rien pour les éditions futures, pourquoi pas accueillir une manche de Coupe de Bretagne ou Coupe de France. Cependant, je sais que cela implique des cahiers des charges stricts et je ne suis pas prêt à abandonner, par exemple, mes marches car c’est ce qui fait la beauté de l’évènement et qui met en avant le patrimoine », glisse Johan Le Bon.

Côté affluence, « on espère dépasser les 6 000 spectateurs cette année ». À titre de comparaison, c’est plus que celle observée lors de la récente manche de Coupe du monde UCI de Flamanville, fin novembre, et un niveau de fréquentation qui rivalise avec un match de Ligue 2 à Roudourou. « Ce qui est super, c’est que 70 % des gens ne sont pas issus du monde du vélo, ils viennent et ils reviennent. C’est ce côté événement populaire qui me plaît où tous les âges sont représentés. C’est pour cette raison que cette année encore, l’accès sera gratuit. » Une performance insolente pour un cyclo-cross breton… Mais plus rien ne surprend ici !