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Partager la publication « Victor Perez explique pourquoi il a vraiment décidé de rejoindre le LIV Golf »

Les perspectives quasi nulles d’accrocher le top 100 de la FedEx Cup sur le PGA Tour pour 2026 ont visiblement contraint Victor Perez à se rapprocher du Circuit saoudien, et ce dès la mi-saison. Dans une interview accordée à nos confrères de Today’s Golfer, le Français joue la transparence.

L.V.

« Je veux rester sur le PGA Tour » C’est par cette déclaration à l’époque franche et directe que nous avions titré à Golf Planète notre entretien réalisé avec Victor Perez 48 heures seulement avant le coup d’envoi du FedEx Open de France délocalisé à St-Nom-la-Bretèche (18-21 septembre) en raison des travaux effectués au même moment au Golf National.

Le Français effectuait un court déplacement en région parisienne alors que dans le même temps il tentait de conserver son droit de jeu sur le PGA Tour, mal embarqué à la FedEx Cup où seuls les 100 premiers à l’issue des Fall Series conserveraient leur statut pour la saison 2026.

Pourtant, à cette époque, déjà, le Tarbais, promu sur le PGA Tour à la fin de la saison 2023 du DP World Tour, savait que son avenir se jouerait très certainement ailleurs qu’aux Etats-Unis. C’est ce qu’il a clairement laisser entendre à nos confrères de Today’s Golfer où, dans une longue interview datée du 10 décembre 2025, il explique avoir commencé dès la mi-saison à trouver une solution de repli estimant qu’il n’aurait que très peu de chance de poursuivre l’aventure au plus haut niveau sur le plus relevé des circuits mondiaux.  


J’avais vraiment l’impression que le système de classement du PGA Tour me désavantageait énormément.

Victor Perez

« Je ne dirais pas que j’ai réalisé mes deux meilleures saisons là-bas, précise-t-il. J’ai bien joué, mais mes résultats n’étaient pas assez bons pour me permettre de prétendre à la victoire. Et j’avais vraiment l’impression que le système de classement du PGA Tour me désavantageait énormément. »

« Ne pas participer aux Signature Events a été un gros point noir pour moi, poursuit-il. J’aurais évidemment pu mieux jouer, mais en même temps, j’avais l’impression que le niveau était vraiment très concentré sur les meilleurs joueurs. Et une fois qu’on sort du top 10, on ne profite pas vraiment des semaines de compétition, ce qui est un peu ce qui m’est arrivé. »

« Personnellement, ça a été assez difficile d’arriver sur le PGA Tour en 2024 et de voir les règles changer immédiatement, reconnait-il encore. Ça a commencé avec les tournois de niveau supérieur, auxquels je n’ai pas participé, et puis cette année, ils ont annoncé : « On n’aura plus que 100 cartes au lieu de 125. » Et il semble qu’un autre changement soit prévu pour la saison prochaine, voire la suivante. J’ai donc eu du mal à supporter cette instabilité. Ils ont changé de PDG, et il s’est passé beaucoup de choses qui ont rendu difficile de vraiment croire au produit. »

L’entretien décisif avec Brian Rolapp, le patron du PGA Tour

L’effet déclencheur, l’idée de se dire qu’il devait envisager d’autres options pour sa carrière, c’est sans aucun doute cette discussion provoquée avec le nouveau PDG du PGA Tour, Brian Rolapp, à la mi-saison, où celui-ci n’a apparemment pas su lui apporter les assurances ni les éclaircissements qu’il recherchait. C’est indiscutablement ici le point de départ des négociations qu’il a alors entamées avec le Cleeks Golf Club.

« Il y a cinq ans, à mes débuts, si on m’avait dit qu’un jour j’enverrais un courriel pour démissionner du PGA Tour, je ne l’aurais pas cru, annonce-t-il encore à Today’s Golfer. Mais c’est ainsi. Vu où j’en suis dans ma carrière, j’ai compris que le PGA Tour n’était pas ce qu’il y avait de mieux pour moi et ma famille. »


Ce serait absurde de dire que l’argent n’a pas joué un rôle

Victor Perez

« Ce n’est pas une décision que j’ai prise à la légère. J’ai essayé de parler à un large éventail de personnes, et pas seulement aux joueurs. Si je vous donnais la liste complète, cela prendrait du temps, mais j’ai certainement discuté avec beaucoup de personnes qui m’ont apporté différents points de vue. »

Sans évoquer le montant de son contrat avec l’équipe de Cleeks Golf Club emmenée par son capitaine, l’Allemand Martin Kaymer, Victor Perez joue là aussi la transparence. Mais le Français reste lucide sur sa situation alors que les discussions semblent au point mort entre le Circuit saoudien et les deux Tours les plus importants du golf professionnel masculin, le PGA Tour et le DP World Tour.

« Ce serait absurde de dire que l’argent n’a pas joué un rôle, conclut-il. Mais je crois que ces opportunités se présentent à certains moments de la vie. Comme on dit, le timing est primordial. C’est un contrat pluriannuel auquel je me suis engagé et j’en suis ravi. Cela me procure évidemment une plus grande stabilité sur le long terme, mais ce serait naïf de penser que je me repose sur mes lauriers et que je n’ai plus à me soucier de mes performances. »

Au Hero Dubaï Desert Classic… Normalement !

On devrait le retrouver à la mi-janvier aux Emirats arabes unis pour le Hero Dubaï Desert Classic (22-25 janvier) avant le début de la saison 2026 sur le LIV prévue à Riyadh (Arabie saoudite) le 4 février. Le Français a semble-t-il toujours l’intention de conserver son adhésion au Tour européen, bien qu’il y ait de fortes chances qu’il ne puisse pas le faire si les sanctions et suspensions continuent d’être appliquées aux joueurs participant à des événements du LIV concurrents sans autorisation. 

On rappelle sur ce dernier point que le LIV Golf a déjà informé ses membres qu’il ne couvrirait plus les amendes financières imposées aux joueurs à partir de 2026, une décision qui pourrait avoir de lourdes répercussions si le panel d’arbitrage de Sports Resolutions se prononce contre Jon Rahm et Tyrrell Hatton, deux des pièces maîtresses de l’équipe européenne de Ryder Cup, dans leurs appels en cours contre de telles sanctions.

Photo : LIV Golf