Par
Fabien Massin
Publié le
11 déc. 2025 à 9h06
Pour de nombreux habitants de la Seine-Maritime qui vivent à proximité du fleuve, c’est un service du quotidien fondamental, que l’on soit piéton, automobiliste, cycliste ou même cavalier : les bacs qui traversent la Seine du petit matin jusqu’au soir. Entre Rouen et l’estuaire il y a en a huit : six fluviaux et deux maritimes, à la capacité d’accueil plus importante. Un service assuré par le Département. Si ce jeudi 11 décembre 2025, les bacs ne sont pas fermés, il se peut qu’occasionnellement, ils connaissent des temps d’arrêt, notamment par temps de brouillard, quand la visibilité n’est pas suffisante pour franchir la Seine en toute sécurité. Comment ça se passe et qui décide alors de stopper la traversée ? Éléments de réponse avec le Département.
Brouillard matinal aux heures de pointe
« En 2024 le niveau de service a été 93,45 %, chiffre en hausse par rapport à 2023 (92,81 %), indique Éric Petre, directeur de la mer, des bacs et des véloroutes au Département de la Seine-Maritime. Si je schématise, sur 100 traversées, 93 ont été assurées et sept ne l’ont pas été. Les temps d’arrêts sont dû soit à une panne — le plus souvent —, soit aux conditions météo dont le brouillard. »
Les bacs sont équipés de radars qui permettent d’aider à la navigation en cas de mauvaise visibilité. Toutefois, la précision de l’image radar est limitée, et l’aide apportée est insuffisante lorsque les conditions de visibilité sont trop dégradées.
« En particulier le radar ne permet au capitaine de connaître sa position par rapport à la limite du plan d’eau, ce qui le met en difficulté pour savoir à quel moment poser le tablier lors de son arrivée en cale, souligne Éric Petre. De la même façon la présence de feux de brume constitue une aide à la navigation efficace mais reste insuffisante lorsque la visibilité est trop réduite. »
Des bacs plus touchés que d’autres
Avec le cas échéant des risques de taper un pont, un pieu, ou de s’échouer, entraînant des dégâts importants et donc une mise à l’arrêt plus au moins longue du bac, le temps d’effectuer les réparations.
Quand les conditions de sécurité ne sont pas réunies, c’est le capitaine du bac qui prend la décision d’arrêter le service. C’est sa responsabilité. La plupart du temps cela ne dure pas toute la journée mais quelques heures, le temps que le brouillard se lève. Mais il est vrai que le brouillard matinal intervient aux heures de pointe.
Éric Petre
Directeur des bacs de la Seine
Pour l’automobiliste qui se rend sur son lieu de travail, forcément, c’est fâcheux, mais la sécurité est évidemment prioritaire. Une enquête réalisée en 2023 auprès des usagers des bacs a montré qu’une grosse part des traversées sont liées à des déplacements professionnels. Et puis plus on se rapproche de Rouen, plus c’est le cas. Aux bacs de Dieppedalle et de Petit-Couronne, on enregistre 80-90 % de déplacements à caractère professionnel ou domicile-travail.
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Par ailleurs tous les bacs ne sont pas touchés par le brouillard avec la même intensité. Certains passages d’eau sont plus sensibles à la présence de brouillard que d’autre. En effet, les conditions peuvent différer selon la topographie ou bien l’exposition au vent. Ainsi, les traversées à La Bouille ou de Quillebeuf sont plus régulièrement perturbées par la présence de brouillard que celles des autres bacs.
Les bacs de la Seine en quelques chiffres :
• 6 bacs fluviaux : Dieppedalle, Val-de-la-Haye, la Bouille, le Mesnil-sous-Jumièges, Jumièges et Yainville. Capacité : jusqu’à 10 véhicules et 50 passagers.
• 2 bacs maritimes : Duclair et Quillebeuf-sur-Seine. Capacité : environ 30 véhicules légers. Poids lourds autorisés.
• 3,2 millions de véhicules empruntent les bacs chaque année. Insolite, certains bacs, comme celui de la Bouille le week-end, sont utilisés par des cavaliers et leur monture.
• 364 jours de fonctionnement (bacs à l’arrêt le 1er mai).
• 100 agents naviguant qui tournent pour assurer le service.
• Budget avoisinant les 13 millions d’euros par an (masse salariale, frais d’entretien et de réparation, carburant et logistique, amortissement des constructions neuves, etc.), pris en charge en totalité par le département de la Seine-Maritime, sauf pour le bac de Quillebeuf où les dépenses sont réparties à 50 % entre le département de Seine-Maritime et le celui de l’Eure.
Pour connaître l’état d’activité des bacs en temps réel, rendez-vous sur le site inforoute76.fr ou sur l’appli 76 Pocket.
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