MC Solaar se retrouve au coeur d’une décision de justice. « Prose combat » et « Paradisiaque », deux albums phares du rappeur, vont être tout simplement être retirés de la vente en magasins. Purecharts vous explique pourquoi !

Bestimage
MC Solaar sort d’un projet ambitieux : sortir trois mini-albums en un an avec « Triptyque : Lueurs Célestes », « Tryptique : Éclats cosmiques » et « Triptyque : Balade astrale ». Les fans ont pu ainsi découvrir 21 nouvelles chansons dont des duos avec Jok’air ou Marie-Flore. À 56 ans, le rappeur reste donc prolifique, lui qui a proposé des collaborations avec Oxmo Puccino ou Waxx ces dernières semaines, après avoir terminé son ambitieuse tournée avec un concert à la Seine Musicale en octobre dernier. En pleine pause, l’interprète de « Ils dansent » voit désormais deux de ses anciens albums être retirés de la vente. Mais pour quelle raison ? Le tribunal vient de donner son verdict suite à un conflit de plusieurs années opposant le photographe Philippe Bordas et la maison de disques Universal Music France.

Universal condamné pour contrefaçon

Philippe Bordas se cache derrière les visuels phares des trois albums « Qui sème le vent récolte le tempo », sorti en 1991, « Prose Combat », paru en 1994, et « Paradisiaque », trois ans plus tard. Des clichés dont les droits ont été cédés à l’époque pour 245.000 francs au label Polygram de la major. Sauf que le contrat pour « Prose combat » et « Paradisiaque » stipulait que l’utilisation de ces photographies était limitée dans le temps, soit le mois de février 2009 et juin 2022. Ayant ressorti ces trois albums suite à une longue bataille juridique entre MC Solaar et Universal Music France en 2021, la maison de disques a proposé tardivement la somme de 40.000 euros hors taxe à Philippe Bordas pour continuer à exploiter ses pochettes. N’ayant pas trouvé un accord alors que les albums ont été commercialisés avec ses photos sans autorisation, le professionnel a donc porté plainte contre Universal Music France et Sentinel Ouest, société de l’interprète de « Caroline », en juillet 2023 pour contrefaçon concernant 31 photos illustrant ces disques.

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Comme le révèle L’Informé, le tribunal judiciaire de Paris a statué dans une décision datant du 5 décembre, et Universal Music France et Sentinel Ouest ont bien été condamnées à 12.000 euros de dommages et intérêts pour contrefaçon. La major doit également supprimer les photographies en question des plateformes de streaming comme Amazon Music, Apple Music, Deezer, Spotify et Qobuz, et retirer de la vente dans les magasins les albums « Prose combat » et « Paradisiaque », que ce soit en CD ou en 33 tours. « Les défenderesses ont délibérément entrepris l’exploitation des visuels alors qu’elles n’ignoraient ni l’une ni l’autre qu’ils n’étaient pas libres de droit » peut-on lire dans le jugement. Cependant, « la décision est susceptible d’appel » indique L’Informé.

Par

Julien GONCALVES

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Rédacteur en chef

Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.