LE POINT SUR LA SITUATION – Après plus d’un an de clandestinité, l’opposante vénézuélienne a quitté Caracas pour rejoindre Oslo, afin d’y recevoir le prix Nobel de la paix.
Arrivée à Oslo, la lauréate du prix Nobel de la Paix a donné jeudi 11 décembre une conférence de presse, initialement prévue en début de semaine. L’opposante politique, qui a passé près d’une année recluse dans sa maison pour échapper au régime Maduro est revenue sur sa fuite du Venezuela, le rôle de Donald Trump, une éventuelle candidature à la présidentielle et son retour possible dans son pays. Le Figaro fait le point.
Machado dit avoir bénéficié d’une aide américaine pour sortir du Venezuela
L’opposante vénézuélienne Maria Corina Machado, prix Nobel de la paix, a déclaré avoir obtenu le soutien de l’administration américaine pour sortir de son pays et rejoindre Oslo.
«Nous avons reçu un soutien du gouvernement américain pour arriver ici», a dit Maria Machado, qui vivait clandestinement au Venezuela, lors d’une conférence de presse dans la capitale norvégienne.
L’opposante promet d’« être bientôt de retour au Venezuela »
L’opposante vénézuélienne a affirmé à Oslo qu’elle retournerait prochainement dans son pays. « Je reviendrai bientôt au Venezuela et vous aussi », a-t-elle déclaré en espagnol lors d’une conférence de presse. «Je suis venue pour recevoir le prix au nom du peuple vénézuélien et je le ramènerai au Venezuela au moment adéquat.»
«Je ne dirai pas quand ni comment cela se fera mais je ferai tout (mon) possible pour pouvoir rentrer et aussi mettre fin à cette tyrannie très bientôt», a-t-elle ajouté, assurant qu’il fallait «finir le travail» pour établir la démocratie. Machado a aussi remercié «tous ces hommes et ces femmes qui ont risqué leur vie pour que je puisse être ici aujourd’hui». «Un jour, je pourrai vous raconter, car je ne veux certainement pas les mettre en danger maintenant», a-t-elle ajouté.
Au Venezuela, la justice la recherche pour «conspiration, incitation à la haine et terrorisme», et des doutes subsistent sur la manière par laquelle elle compte parvenir à regagner son pays.
La lauréate du Nobel fustige le gouvernement Maduro
La lauréate du Nobel n’a pas hésité à dénoncer le gouvernement de Maduro, qu’elle accuse de commettre des «crimes brutaux», utilisant les ressources de l’État pour réprimer la population et s’enrichir. Interrogée sur la saisie d’un pétrolier par les États-Unis, elle a indiqué que le régime détourne les ressources publiques pour maintenir son pouvoir.
Elle insiste sur la nécessité de réformer toutes les institutions, aujourd’hui «dévastées», et de préparer une transition organisée. «Ces criminels doivent être arrêtés, stopper le flux d’argent est essentiel», a-t-elle déclaré, mettant en avant l’urgence de reconstruire le pays après des années de gouvernance autoritaire.
Vers une coalition de transition
Machado a également évoqué la mobilisation internationale pour soutenir le Venezuela. «Nous avons construit une coalition de soutien à travers les idéologies, et je suis optimiste qu’elle se renforcera», a-t-elle affirmé. Elle a salué le rôle décisif de l’administration Trump dans la pression exercée sur le régime.
Concernant la transition politique, elle précise que «nous avons les plans prêts pour prendre le relais dès le premier jour» et qu’une coordination avec les alliés internationaux est indispensable. Interrogée sur une éventuelle candidature présidentielle, elle a répondu avec prudence : «Un jour à la fois», laissant entendre qu’elle envisageait de s’engager politiquement selon l’évolution de la situation.