l’essentiel
Le maire de Toulouse et candidat à sa succession a assisté à un débat sur la laïcité au conseil départemental mardi soir. Une laïcité dont il se veut lui aussi, dans le cadre de sa campagne, le défenseur.
Surprise mardi soir au Pavillon République du conseil départemental de la Haute-Garonne pour la table ronde des 120 ans de la loi sur la laïcité. Dans le public a discrètement pris place un candidat aux municipales de Toulouse, le locataire du Capitole lui-même, peu habitué à fréquenter l’institution socialiste. La présence de Jean-Luc Moudenc, venu en simple spectateur après avoir prévenu le président du Département Sébastien Vincini, a suscité quelques interrogations. Un élu socialiste l’a même interrogé dans la foulée par texto.
Jean-Luc Moudenc, qui avait présenté la veille un colistier issu de la liste socialiste de 2020, Michel Lacroix en l’occurrence, est-il venu brouiller les frontières, comme il aime faire, et adresser un nouveau signe bienveillant aux électeurs de gauche ? L’intéressé se défend de toute démarche « électoraliste » et assure que son intérêt portait exclusivement sur le débat laïcité avec ses trois intervenants de grande qualité : l’historien et enseignant, spécialiste de l’histoire de la Shoah, Iannis Roder, qui a pris position contre l’utilisation du terme génocide à Gaza, la philosophe Catherine Kintzler, et Frédérique de la Morena, maître de conférences à l’université du Capitole. Ces deux derniers étant membres du Conseil des sages de la laïcité.
Convergence droite-gauche
Jean-Luc Moudenc a apprécié les débats, « des rappels très utiles dans le monde actuel, face au défi que l’islamisme politique en particulier lance à nos sociétés démocratiques, à l’envers des valeurs humanistes », dit-il.
Et pour le maire sortant, ce défi enjambe les clivages politiques : « il s’agit de sujets qui font convergence entre courants républicains de droite comme de gauche. » Lors de sa déclaration de candidature aux municipales, le 6 novembre dernier, Jean-Luc Moudenc a affirmé vouloir défendre « les valeurs démocratiques et humanistes de la laïcité aujourd’hui sévèrement attaquées ». C’est donc bien un peu le candidat, en défenseur de la laïcité, qui est venu écouter les historiens là où on ne l’attendait pas. « S’il n’a jamais caché sa foi, il reste avant tout un élu attaché aux lois de la République dont celle de 1905 », commente un des élus de son équipe.
Côté socialiste, François Briançon, tête de liste aux municipales, ironise : « J’espère que la soirée aura été instructive pour lui. Surtout quand on se rappelle qu’il a prêté gratuitement le MEETT pour la messe de la Pentecôte. »