Le câble 1, premier téléphérique urbain d’Île-de-France, prend son envol ce samedi 13 décembre à 11h dans le Val-de-Marne. Entre Créteil et Villeneuve-Saint-Georges, 11.000 passagers par jour sont attendus.

C’est un mode de transport totalement inédit en Île-de-France. Le C1 pour « Câble 1 » est inauguré ce samedi dans le Val-de-Marne, entre Créteil – Pointe du lac (terminus du métro 8) et Villeneuve-Saint-Georges. Avant d’embarquer les 11.000 voyageurs attendus, les pompiers et le personnel du téléphérique se sont formés à de nouvelles procédures de sécurité.

Avant l’ouverture, un exercice d’évacuation grandeur nature a été mené mi-novembre. Les pompiers de Paris ont simulé une situation extrême : une double panne des moteurs principaux et des systèmes de secours avec, en plus, des passagers bloqués dans des cabines devenues immobiles. « C’est un cas rare et je ne pense pas qu’on le fera très souvent », prévient le lieutenant-colonel Nicolas Pleis.

Nacelle XXL, descente en rappel

Pour se préparer à intervenir sur ce téléphérique, les pompiers sont allés chercher les techniques des secours de haute montagne. L’un d’entre eux a fait le voyage en Savoie, sur le téléphérique reliant Orelle et Val Thorens.

En cas de blocage, deux procédures d’évacuation ont été expérimentées. La première, à l’aide d’un camion-nacelle équipé d’un bras de 42 mètres de haut. « La nacelle permet une plus grande agilité que la grande échelle puisqu’elle permet de secourir quatre passagers à la fois et donc d’aller plus vite », explique Nicolas Pleis.

illustration agrandir l'image Camion-nacelle utilisé pour réaliser le test d’évacuation du C1 © Radio France – Valentin BERTRAND

Dans le cas où une cabine se trouverait au-dessus d’une zone difficile d’accès, une évacuation en rappel est aussi imaginée. Pour cela, les pompiers se hissent au sommet d’un pylône avant de se laisser tracter jusqu’à la cabine à secourir. Les voyageurs sont alors, tour à tour, équipés d’un harnais puis descendus.

Ces sensations fortes ne sont réservées qu’en situation extrême. « La plupart du temps, la procédure consiste à ramener la cabine vers la station la plus proche pour laisser descendre les passages », détaille Nicolas Pleis.

loading

« Nid à agressions sexuelles »

Au-delà des procédures d’urgences, la sécurité des voyageuses s’est aussi invitée dans le débat public. Début octobre, la députée insoumise de Seine Saint-Denis, Nadège Abomangoli, voyait dans ce téléphérique un « nid à agressions sexuelles » et proposait la mise en place de cabines réservées aux femmes.

La piste de cabines non-mixtes a été écartée par Île-de-France mobilités, qui met en avant la présence de caméras de vidéosurveillance, d’un bouton d’appel d’urgence connecté au centre de commandement et la présence d’un agent dans chaque station.

Plus long téléphérique d’Europe

Avec ses 4,5 kilomètres de long, le C1 devient à la fois le cinquième téléphérique urbain de France (après Brest, Saint-Denis de la Réunion, Toulouse et Ajaccio) et le plus long d’Europe. Équipé de 105 télécabines à son ouverture, il doit offrir une fréquence de passage inégalée dans les transports franciliens : un passage toutes les 22 secondes en heures de pointe et toutes les 30 secondes en heures creuses.

À lire aussi