Pour le président argentin, ses restrictions qui datent de la guerre des Malouines freinent le développement de son armée et évoque le fait qu’«il n’y a pas de puissances mondiales sans puissance militaire».
Une «puissance militaire mondiale». Quelques mois avant sa visite officielle au Royaume-Uni qui fera de lui le premier président argentin à fouler le sol britannique depuis 1998, Javier Milei s’est prêté au jeu de l’interview auprès du média The Telegraph . L’homme au pouvoir depuis 2023 affirme dans cet article, paru ce mercredi, que des négociations étaient en cours entre l’Argentine et le Royaume-Uni pour lever l’embargo sur l’exportation des armes imposées par Londres et plusieurs pays occidentaux au lendemain de la guerre des Malouines. Selon lui, ces négociations devraient permettre à l’armée argentine de se relever après des années de restrictions. «Il n’y a pas de puissances mondiales sans puissance militaire», a-t-il déclaré. L’interview a sans doute surpris le gouvernement de Londres, qui a aussitôt démenti toute négociation avec l’Argentine à ce sujet.
De plus, le gouvernement britannique réfute l’idée exposée par Javier Milei dans The Telegraph de donner les îles Malouines, qui sont un territoire britannique, à l’Argentine «par des solutions pacifiques et diplomatiques», rapporte The Guardian . «La souveraineté des îles Malouines n’est pas négociable et nous défendrons leur droit à l’autodétermination», explique un porte-parole du gouvernement britannique. En revanche, ce dernier affirme se réjouir du renforcement de leur coopération avec «l’Argentine dans des domaines tels que le commerce, la science et la culture afin de favoriser la croissance pour le peuple britannique».
La guerre des Malouines est un conflit qui a éclaté en 1982 à la suite de l’invasion des îles du même nom par la junte militaire argentine, qui revendiquait ce territoire appartenant au Royaume-Uni depuis 1833. Après la victoire britannique, un embargo sur les armes fut mis en place par les Occidentaux. Si les restrictions sont aujourd’hui levées par de nombreux pays, le Royaume-Uni continue de contrôler les activités militaires autour de l’archipel et n’autorise pas l’exportation d’armes considérées comme susceptibles de «renforcer les capacités militaires argentines».
Des relations apaisées entre les deux pays
Les relations entre les deux pays se sont nettement améliorées depuis l’arrivée au pouvoir de Javier Milei, explique The Telegraph. Le président souhaite même se rendre au Royaume-Uni en «avril ou mai 2026» pour rencontrer Keir Starmer, le premier ministre britannique. Le journal rappelle que les États-Unis ont joué un rôle dans les discussions entre les deux pays. Des analystes évoquent la possibilité que l’Argentine puisse être «un rempart important contre la Chine et la Russie dans l’Atlantique Sud et l’Antarctique». Récemment, des avions chasseurs F-16 danois ont été livrés à l’Argentine après un accord approuvé par Donald Trump, rapporte le média britannique.
En 2013, les habitants des Malouines ont voté à 98,8% en faveur du maintien des îles dans le giron britannique lors d’un référendum. Cependant, le gouvernement argentin a déclaré le scrutin nul et non avenu. Lors de sa campagne pour la présidentielle de 2023, Javier Milei avait affirmé que «la souveraineté de l’Argentine sur les îles Malouines n’est pas négociable. Les Malouines sont argentines. (…) Maintenant, nous devons voir comment nous allons les récupérer. Il est clair que l’option de la guerre n’est pas une solution».