Par Victor Maquet
Publié
le 28 avril 2025 à 15h13,
mis à jour le 28 avril 2025 à 15h34
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Une femme de 65 ans a écopé d’une contravention d’environ 2 650 euros pour avoir créé un embouteillage dans une route de montagne. Dénoncée par un appel anonyme, elle a été contrôlée pendant près de deux heures par la police dans un froid glacial.
Peut-on être sanctionné pour manque de vitesse sur la route ? En Suisse, oui et cela peut coûter très cher. Bernadette Bandelier, une Suissesse de 65 ans, est dans l’obligation de payer une amende de 2 500 francs suisses (environ 2 650 euros), pour avoir conduit trop lentement dans les virages d’un col de montagne en février 2022, rapporte le quotidien suisse Blick . Cette retraitée bernoise qui souffre de plusieurs problèmes de santé et qui vit modestement, règle sa sévère contravention par tranches mensuelles de 50 francs.
Que s’est-il passé exactement ? Tandis qu’elle rentrait de Saint-Moritz après avoir participé à une course hippique, Bernadette s’est retrouvée à descendre un col de montagne avec son véhicule dans lequel se trouvaient plusieurs chevaux. Suivie d’un ami qui était dans la même situation, ils se sont fait intercepter par la police du canton de Grisons. Dénoncés par un appel anonyme, ils auraient roulé à une vitesse jugée trop lente, estimée entre 15 et 20 km/h dans les virages. Les forces de l’ordre ont également constaté qu’une file de 175 voitures s’était formée derrière eux. La Bernoise a alors été sanctionnée d’une amende de 780 francs (830 euros).
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Le contrôle de Bernadette a duré près de deux heures et s’est déroulé alors que la température extérieure frôlait les -6°C. «Le retour, qui dure normalement cinq à six heures, s’est transformé en un trajet de presque huit heures. Ce genre de retard n’est pas bon pour le bien-être de nos chevaux!», explique-t-elle au quotidien suisse.
Un combat juridique perdu
La sexagénaire a officiellement reçu son amende trois mois après son interpellation. Sous les conseils de la protection juridique de son ami, elle a décidé de faire appel. «On m’a dit qu’on avait de grandes chances de succès», raconte son ami qui considérait les raisons de leur sanction trop légères. Hormis le témoignage d’un automobiliste qui roulait dans le cortège et le comptage effectué par la patrouille sur place, il n’y avait effectivement pas d’autres preuves. Malheureusement pour la retraitée, sa plainte a été rejetée et ses frais ont augmenté jusqu’à atteindre les 2500 francs. Bernadette a tout de même continué à se battre, malgré une maladie pulmonaire qui lui drainait déjà beaucoup d’énergie. Mais touchée par une bactérie en début 2024, elle est forcée de lever le pied et doit se résigner à abandonner ses procédures de contestations. «Je n’en pouvais tout simplement plus», se souvient-elle avec douleur.
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En janvier 2025 et après un premier refus en juin 2024, elle a redemandé une exonération de ses frais, invoquant notamment sa situation précaire. Malgré cette bouteille jetée à la mer, le ministère public refuse de bouger sur ses positions, expliquant que «sur la base des documents à disposition, on peut supposer que la situation personnelle et financière actuelle de la plaignante se présente de la même manière qu’à la date de la décision. En l’absence de preuve d’une modification ou d’une détérioration importante de la situation financière et personnelle, une remise (ultérieure) totale ou partielle des frais de procédure doit être refusée».
Ne vivant qu’avec 900 francs par mois, Bernadette Bandelier est parvenue à un accord avec le ministère public des Grisons, lui permettant de progressivement rembourser son amende. «Je vais donc rembourser le tout en quatre ans environ, alors que je n’ai absolument rien fait de mal», constate avec amertume la retraitée prélevée de 50 francs par mois.