Par
Martin Leduc
Publié le
11 déc. 2025 à 19h02
La situation sur le front de la grippe ne s’est, pour le moment, pas calmée. Les chiffres de début décembre 2025 fournis par Santé publique France sont inquiétants, et toute la France métropolitaine (hors Corse) est en rouge, c’est-à-dire en situation d’épidémie. Un constat réalisé plus ou moins tous les ans à la même période. Mais de plus, un certain variant (dit « sous-clade » K) est devenu majoritaire parmi les cas de grippe H3N2.
Presque 70 % des cas
Il représente, selon les derniers chiffres de Santé publique France, 68,6 % des cas de grippe H3N2 séquencés. « Le virus de la grippe mute en permanence, selon un processus évolutif, visant essentiellement à continuer à se répliquer et se propager », commente Antoine Flahaut, épidémiologiste et professeur à l’université Paris-Cité Inserm, auprès d’actu.fr.
« Les virus sélectionnés par ce processus cette année sont donc très transmissibles, mais pas nécessairement plus virulents […] Là où les épidémies ont démarré depuis plusieurs semaines dans le monde, il n’est pas rapporté de sévérité particulière ni de symptômes spécifiques », rassure-t-il tout de suite.
Comme ce variant K a émergé après que la composition vaccinale a été déterminée par les experts de l’OMS en février dernier pour le vaccin délivré cet automne, il est possible qu’il soit moins efficace, notamment contre le risque de contracter la grippe.
Antoine Flahaut
Épidémiologiste à l’université Paris-Cité Inserm
« Il faudra plusieurs semaines de recul pour déterminer la sévérité des formes cliniques qu’il entraîne », note-t-il.
L’épidémie gagne du terrain
Pour le coup, « la moitié des épidémies hivernales surviennent avant Noël, l’autre moitié après », rappelle l’épidémiologiste. « Celles précoces, comme cette année (ou d’ailleurs celle de l’an dernier), sont volontiers plus longues et donc plus touchantes, tant en termes de nombre de cas, d’hospitalisations et de décès ».
Votre région, votre actu !
Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.
« L’activité grippale était en forte augmentation dans toutes les classes d’âge dans l’Hexagone, en ville et à l’hôpital, avec une dynamique comparable à ce qui a été observé l’année dernière à la même période », abonde-t-on du côté de Santé publique France.
Si la carte ne s’affiche pas correctement, cliquez ici.
La situation actuelle n’a rien d’exceptionnel ni de « catastrophique ». Cela dit, « on ne devrait jamais s’habituer à ces épidémies qui prélèvent en moyenne dix mille vies supplémentaires chaque hiver », précise-t-il.
D’ailleurs, « la synchronisation de ces épidémies à l’échelle du territoire métropolitain est très importante, ce qui signifie qu’actuellement ce n’est pas seulement la France qui est « en rouge », mais aussi l’Espagne, le Royaume-Uni, les États-Unis ou encore le Japon… », fait savoir Antoine Flahault.
« La grippe est une maladie évitable »
« Si l’on porte un masque de type FFP2 en lieu clos et mal ventilé, et que l’on ne séjourne pas plus d’une heure sans masque dans ce type de milieux intérieurs confinés, alors on peut espérer réduire considérablement les risques de contamination », rappelle l’épidémiologiste.
Car, comme la plupart des infections respiratoires, la grippe est une maladie évitable. « Et donc ces gestes simples combinant le port du masque FFP2, l’aération des locaux intérieurs recevant du public où l’on séjourne plusieurs heures et la vaccination peut permettre de moins risquer de la contracter durant l’hiver ».
Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.