L’attente est terminée. James Gunn vient de dégainer l’artillerie lourde avec la première véritable bande-annonce de Supergirl, et le résultat promet de secouer violemment le cocotier du blockbuster super-héroïque.
Si le teaser de Supergirl nous avait mis l’eau à la bouche avec son ambiance pop-rock décontractée, cette bande-annonce complète, tombée il y a quelques minutes à peine, confirme que DC Studios ne compte pas jouer la carte de la sécurité. Alors que l’industrie digère encore les soubresauts corporatistes liés aux intentions de rachat de Warner Bros. par Netflix, James Gunn semble hurler avec ce trailer que le contenu reste roi.
La bande-annonce ne se contente pas de montrer de zolies zimages, elle assène clairement une note d’intention radicale. Là où Superman visait le cœur et la nostalgie bienveillante, Supergirl vise les tripes, avec une direction artistique qui semble tout droit sortie d’un rêve fiévreux de science-fiction des années 70, dopée aux VFX modernes.
Supergirl : punk’s not dead
Loin des fonds verts grisâtres et des villes génériques détruites par des rayons lasers, ces nouvelles images nous plongent dans une véritable odyssée spatiale. On y retrouve une Milly Alcock transfigurée, bien loin de la Rhaenyra Targaryen de ses débuts, incarnant une Kara Zor-El à fleur de peau, paumée et visiblement très en colère.
Le film s’annonce comme une adaptation fidèle, tant dans l’esprit que dans la lettre, du comics culte de Tom King et Bilquis Evely. Et si vous pensiez avoir tout vu avec les films de super-héros ces quinze dernières années, ce road-trip galactique a bien l’intention de vous faire revoir votre jugement.
Et le trailer commence fort, avec Krypto, le super-chien qui a énervé pas mal de monde dans Superman, qui se soulage allègrement sur la une d’un journal montrant le superhéros ayant sauvé Métropolis. Kara zone dans la galaxie, errant dans des bars malfamés et ayant visiblement un sacré penchant pour la bouteille.

Perdue dans l’espace
Ce qui ne l’empêche pas de coller une bonne raclée à une bande de mercenaires de l’espace venus lui chercher des noises. On a droit également à quelques scènes de flashbacks où Supergirl est encore sur Krypton, et subit, impuissante, la destruction de son monde. De quoi générer un gros PTSD des familles.
On ne manquera pas de souligner la présence de Lobo, incarné par Jason Momoa tout en muscles et en cheveux gras, qu’on aperçoit pendant une demi-seconde, avant que l’on voie Kara Zor-El vêtue de sa tenue iconique. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle va à Milly Alcock comme un gant. Pas de doute, elle est instantanément devenue la Supergirl étendard du côté punk du DCU.

La Femme de Demain
Côté histoire, on assiste à la rencontre entre Supergirl et la jeune Ruthye Marye Knoll (Eve Ridley), dont la quête pour retrouver le meurtrier de son père va devenir le moteur de l’intrigue. La dynamique entre les deux personnages saute aux yeux : une guerrière kryptonienne blasée et cynique (« J’ai vu ma planète mourir, qu’est-ce que j’en ai à faire de tes emmerdes ? ») forcée de faire équipe avec une enfant à la détermination d’acier. Le ton oscille entre le western crépusculaire et le conte de fées cosmique qui aurait mal tourné.
Face à elles, le toujours intense Matthias Schoenaerts prête sa carrure au vilain Krem, tandis que David Krumholtz sera Zor-El et Emily Beecham sera Alura In-Ze.
Reste maintenant à patienter jusqu’au 24 juin 2026 pour savoir si le film de Craig Gillespie (Moi, Tonya, Cruella) tiendra toutes ces promesses sur la durée, et si l’univers DC a enfin retrouvé le caractère transgressif qui lui manquait.