La Royal Navy a traqué pendant trois jours un sous-marin russe qui naviguait dans la Manche, a-t-elle annoncé ce jeudi 11 décembre, au moment où le Royaume-Uni œuvre à renforcer sa lutte contre cette menace. Un navire ravitailleur de la marine britannique, avec un hélicoptère embarqué, a été déployé pour suivre le sous-marin de classe Kilo Krasnodar, très furtif, et le remorqueur Altay.
Ces navires russes sont arrivés par la mer du Nord et sont passés par le détroit du Pas-de-Calais pour entrer dans la Manche. La Royal Navy, qui ne précise pas quand la traque a eu lieu, a indiqué dans un communiqué qu’elle était prête à «enclencher des opérations anti-sous-marins» si le Krasnodar avait plongé dans les eaux.
Mais celui-ci a navigué en surface tout le temps de l’opération, malgré des conditions météorologiques défavorables. Une fois arrivés près de l’île d’Ouessant, au nord-ouest de l’Hexagone, les Britanniques ont passé le flambeau à un allié de l’Otan.
L’armée britannique avait déjà mené une opération de filature similaire en juillet, après avoir repéré le sous-marin russe Novorossiïsk dans ses eaux territoriales.
Le ministre de la Défense, John Healey, a annoncé lundi le lancement d’un programme de plusieurs millions de livres pour améliorer les capacités de la Royal Navy face aux «menaces sous-marines» de Moscou. Selon Londres, l’activité des sous-marins russes dans les eaux britanniques a augmenté de 30 % ces deux dernières années.
Le Royaume-Uni et la Norvège ont signé début décembre un accord de coopération pour opérer ensemble une flotte de frégates pour «traquer» ces sous-marins en Atlantique Nord.
Ce jeudi, le président de la Chambre des communes, Lindsay Hoyle, a également écrit une lettre aux députés britanniques, les avertissant que les tentatives d’hameçonnage menées par des acteurs russes sur WhatsApp ou d’autres applications de messagerie étaient en augmentation. Celles-ci visent à tromper les élus pour qu’ils partagent des informations sensibles ou compromettantes.
Le National Cyber Security Centre britannique a dit ce jeudi «travailler avec des partenaires au sein du gouvernement et du Parlement en réponse à des ciblages récents sur des applications de messagerie commerciales, notamment Signal et WhatsApp».