Environ 350 personnes se sont massées dans les couloirs du centre Panthéon et «ont empêché» la tenue du conseil d’administration, pour s’opposer à l’augmentation des frais d’inscription pour certains étudiants étrangers extra-communautaires.
Des étudiants et des membres du personnel de l’université Paris 1 ont empêché jeudi la tenue d’un conseil d’administration qui devait voter le budget 2026, pour s’opposer à l’augmentation des frais d’inscription pour certains étudiants étrangers extra-communautaires, a appris l’AFP auprès des manifestants et de la direction.
Environ 350 personnes se sont massées dans les couloirs du centre Panthéon, dans le 5e arrondissement, et «ont empêché» la tenue du conseil d’administration, a rapporté Luz Duchowney, étudiante élue au conseil d’administration de Paris 1 pour l’association étudiante Le Poing Levé, jointe par l’AFP. Selon la direction de l’université, «des étudiants, environ 200 et pour certains cagoulés, ainsi que quelques membres du personnel ont dépassé les limites acceptables et commis des actes violents».
«Dans ces conditions, le conseil d’administration n’a pas pu se tenir», a-t-elle expliqué dans un message transmis à l’AFP. Un nouveau conseil d’administration sera convoqué en visioconférence. «L’objectif de la mobilisation est de faire reculer complètement» la hausse des frais d’inscription pour certains étudiants étrangers extra-communautaires, votée lors d’un conseil d’administration le 1er décembre, a rappelé Luz Duchowney.
Hausse des tarifs
Certains étudiants extra-communautaires devront désormais payer 2895 euros pour une année en cycle de licence, contre 178 euros, et 3941 euros en master, contre 254 euros, selon les chiffres de l’organisme public Campus France. Selon plusieurs personnes présentes sur place jointes par l’AFP, la police est entrée dans une cour pour mettre fin à une assemblée générale.
La présidence de l’université dit avoir «été dans l’obligation de demander l’intervention des forces de l’ordre», et que «seuls quelques policiers sont entrés dans l’université pour faire les constatations d’usage pour les plaintes qui seront déposées». Dans un mail envoyé aux étudiants et aux personnels, dont l’AFP a eu connaissance, la présidente de l’université, Christine Neau-Leduc, a mis en garde les «organisations (CGT, SUD éducation, Le Poing Levé et SAP1) qui, sous couvert de mobilisation (…) ont contribué à empêcher la tenue d’une instance démocratique».
«Une ligne rouge a été franchie. Toutes les conséquences en seront tirées tant sur le plan disciplinaire que pénal», écrit-elle. «L’objectif de la direction est de faire peur pour que la mobilisation s’arrête», estime Luz Duchowney, citant également le refus de l’université de mettre à disposition du Poing Levé une salle pour une réunion. Selon un jugement du 10 décembre consulté par l’AFP, le tribunal administratif de Paris a condamné l’université à «mettre fin à l’atteinte à la liberté de réunion» et à proposer un local sous trois semaines.