Par
Léa Pippinato
Publié le
11 déc. 2025 à 17h22
Sur l’avenue Lepic, un enfant a compté « huit passages en une heure ». La marche à blanc attire autant qu’elle interroge, à dix jours d’un lancement attendu depuis plus de dix ans.
Jusqu’à la mise en service prévue ce samedi 20 décembre 2025, les rames de la ligne 5 circulent en conditions réelles sur tout le tracé. Elles relient Clapiers, au nord de la métropole de Montpellier, à Lavérune, à l’ouest. Le parcours couvre près de 16,5 km et dessert 27 stations. Le trajet entre les deux terminus dure 45 minutes. La ligne entre dans sa phase de marche à blanc. Les équipes observent les réactions du matériel dans une configuration proche de l’exploitation quotidienne. Cette étape clôt un chantier engagé depuis de nombreuses années.
Un ballet de rames qui intrigue les habitants
Les rames blanches et vertes deviennent visibles dans tous les quartiers traversés. Leur passage régulier surprend les riverains. Beaucoup s’arrêtent pour regarder ces voitures qui filent encore sans voyageurs. Sur l’avenue Lepic, les scènes se répètent à chaque essai.
« Je n’avais jamais vu un tram passer aussi près de chez moi », assure Chantal, 72 ans, installée ici depuis plus de vingt ans. « La première rame m’a coupé le souffle. Je trouvais le bruit très doux. J’ai même attendu la suivante pour comparer la vitesse. Je découvre tout cela sans appréhension. Ce sera utile pour notre quartier. »
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Plus loin, devant un commerce, Karim, 46 ans, partage un autre point de vue. « Je surveille chaque passage. J’espère un service fiable. Je vois les agents noter beaucoup de choses. Je me dis qu’ils prennent ces essais au sérieux. Cela me rassure. Je pense à mes trajets pour aller travailler. »
Vidéos : en ce moment sur ActuUn changement déjà visible dans le quotidien
Le passage régulier des rames modifie déjà l’ambiance du tracé. Certains habitants s’habituent à la présence du tram. D’autres mesurent l’impact sur leur mobilité. « Je me suis mise à calculer le temps que je gagnerai pour aller au centre-ville », confie Léa, 29 ans, qui vit près du futur arrêt parc Font Colombe. « Je suivais le chantier depuis des années. Je ne réalisais pas que l’ouverture était si proche. La première fois que j’ai vu la rame passer, j’ai ressenti une sorte de soulagement. Je pense que je laisserai ma voiture plus souvent. » Un retraité, André, 78 ans, se montre plus amusé que surpris. « J’ai vu les ouvriers creuser, poser les rails, puis revenir encore et encore. J’attendais ce moment. Quand j’ai aperçu la première rame, j’ai déclaré à ma femme : ‘Ça y est, cette fois c’est vrai !’ Je me suis dit que j’assistais à la fin d’un feuilleton. » La ligne 5 n’a pas encore accueilli un seul voyageur, mais elle semble déjà avoir conquis son public.
Les premiers tests en conditions réelles se déroulent entre Clapiers et Lavérune. (©Métropolitain / LP)
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