Les marins du Charles de Gaulle ont eu le temps de s’y habituer. Depuis le début du chantier en janvier 2023, trois structures cubiques, chacune surmontée d’une cheminée rouge et blanche, sont progressivement sorties de terre à l’extrémité nord de l’appontement Milhaud 6, le quai dédié au porte-avions nucléaire lorsqu’il est à Toulon.

Pouvoir faire face à un black-out

Ces trois cubes abritent en réalité autant de groupes électrogènes et constituent la nouvelle centrale de production électrique du navire amiral de la Marine nationale.

Alimenté en électricité grâce à ses deux chaufferies nucléaires lorsqu’il est en mer, le porte-avions se branche systématiquement sur le réseau électrique d’EDF dès qu’il s’amarre dans la base navale de Toulon. Mais, tout comme les hôpitaux français basculent automatiquement sur des générateurs de secours en cas de coupure du réseau, le Charles de Gaulle doit pouvoir continuer à être alimenté en électricité en cas de black-out. C’est la fonction de cette toute nouvelle centrale de production (CDP).

Des fresques monumentales

Opérationnelle depuis septembre dernier, la CDP, inaugurée officiellement hier matin, fait partie du programme d’infrastructure Renovelec visant à moderniser les installations électriques de la base navale de Toulon. Deux nouvelles stations de conversion, l’une à Vauban, l’autre à Milhaud, complètent ce programme conduit par le Service d’Infrastructure de la Défense Méditerranée (SID MED).

Un SID MED dont le directeur, l’ingénieur général de 2e classe Pierre-Jean Rondeau, n’est visiblement pas insensible à l’art. Les cubes qui abritent les trois groupes électrogènes auraient pu en effet rester couleur gris béton. Au lieu de cela, elles ont été décorées par le consortium d’artistes Graphikart et par l’illustrateur Daniel Bechennec. Outre un portrait de l’illustre général de Gaulle qui a donné son nom au porte-avions, les fresques représentent l’évolution des navires de la Marine nationale qui fêtera ses 400 ans l’an prochain.