« Pardonnez-moi, Mme la présidente, mais si je vais commettre un cambriolage, je n’y vais pas avec mon téléphone et ma voiture ! Je sais comment ça se passe… »
De fait, Sofiane Bel connaît la musique judiciaire.
Avant cette audience, il compte déjà treize condamnations, dont une peine de 10 ans de réclusion aux assises pour un home-jacking commis en 2015, à Nice, chez un couple de retraités sur la promenade des Anglais.
Sofiane Bel, 46 ans, avait été rattrapé dès sa sortie de prison pour un vol de colis à Beausoleil.

Cette fois-ci, il répond d’un cambriolage commis le 18 août dans un immeuble HLM du quartier Saint-Roch.
Présent à ses côtés dans le box, ce mercredi après-midi à Nice, Mohamed Djebari est bien connu de la justice aussi.
Contrairement à Sofiane Bel, il ne s’est pas contenté de rester en bas de l’immeuble. Il est rentré dans l’appartement cambriolé.
« Je pensais que c’était un squat, plaide-t-il. Je n’aurais pas dû rentrer. Ma curiosité m’a fait rentrer. »
Un casier judiciaire lourd à porter
Pour autant, l’un et l’autre contestent avoir emporté quoi que ce soit.
Sacs de luxe, lunettes de marque… La propriétaire de l’appartement cambriolé estime son préjudice à 5.000 euros.
« Avec ce cambriolage, ce n’est pas seulement une porte qui a été fracturée, mais le sentiment de sécurité que l’on a chez soi », souligne Me Dalida Chabri pour la partie civile.
La police a interpellé les deux suspects à leur domicile, fin septembre.
Mais leurs avocates respectives tentent de semer le doute sur leur culpabilité.
Me Julie Boano fustige « une enquête menée de manière extrêmement sommaire ».
Me Audrey Vazzana plaide également la relaxe pour Sofiane Bel, quoi que dise son casier judiciaire.
Ce passé pèse néanmoins lourd. Le tribunal, présidé par Agnès Vadrot, suit les réquisitions du procureur Ludovic Manteufel ; il condamne les deux prévenus à deux ans de prison ferme, avec mandat de dépôt.