Ducati est le seul constructeur à aligner deux versions de sa moto cette année, le modèle le plus récent pour ses pilotes officiels et Fabio Di Giannantonio, et celui de la saison passée pour Franco Morbidelli et les pilotes Gresini. Comme souvent en début de saison, la marque confronte ainsi une machine aboutie à une au début de son développement, ce qui peut créer une hiérarchie incertaine, mais la question du niveau des deux modèles se pose profondément depuis les tests de pré-saison.

Marc Márquez et Pecco Bagnaia n’ont pas apprécié certaines évolutions et elles ont été abandonnées, ce qui signifie que la GP24 et la GP25 – alors qualifiée de « GP24,9 » par Bagnaia – ont débuté la saison avec le même châssis et de nombreux éléments en commun.

Pour autant, Bagnaia se sent moins à l’aise sur la moto la plus récente. Tout en reconnaissant que la GP25 a un potentiel supérieur et en constatant que Marc Márquez parvient à l’exploiter, l’Italien a évoqué des difficultés à reproduire les performances de la saison passée, en prenant pour référence Álex Márquez, plus à l’aise et vainqueur dimanche à Jerez.

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Ce débat semble quelque peu agacer Di Giannantonio. L’Italien roulait avec la GP23 l’an passé et il n’a donc pas pu faire de comparaison directe avec la GP24, mais il est persuadé que la GP25 dont lui et Bagnaia disposent n’a pas de réel déficit sur la machine de la saison passée.

« Vous n’arrêtez pas de poser des questions sur ces motos », a remarqué Di Giannantonio après sa cinquième place au GP d’Espagne, avec une pointe de lassitude. « Si des pilotes disent l’inverse, ils ne disent pas la réalité, mais les motos sont les mêmes. Ce sont vraiment de petites, petites, petites choses qui n’ont pas de grosse influence sur les performances. »

« Actuellement, toutes les motos sont les mêmes donc tout le monde peut gagner une course avec une Ducati, comme Álex l’a démontré aujourd’hui. Je pense qu’actuellement, le niveau des motos est le même. C’est juste celui qui fait le meilleur travail avec son équipe pendant le week-end qui a la performance le dimanche. Ce serait bien de mettre fin à [cette discussion]. »

Fabio Di Giannantonio, VR46 Racing Team

Fabio Di Giannantonio

Photo de: Javier Soriano – AFP – Getty Images

Dimanche, Pecco Bagnaia pointait l’aisance d’Álex Márquez, capable de plusieurs dépassements, alors qu’il est resté coincé derrière Fabio Quartararo. Pour Fabio Di Giannantonio, le problème vient surtout des perturbations aérodynamiques dans le sillage d’un rival, et la Ducati GP25 n’est selon lui pas plus affectée par ce phénomène que les autres motos.

« Je vais peut-être essayer sa GP25, parce que la mienne… Je n’ai jamais roulé avec la GP24, mais ma GP-peu importe son nom… Avec l’aérodynamique aujourd’hui, on a plus de turbulences derrière les autres motos. Je pense que ça ne vient pas de notre moto mais plus des turbulences des autres motos actuellement. Je pense qu’Álex Márquez et Franky, subissent les mêmes turbulences que Pecco et Marc. »

La différence vient de Marc Márquez

Di Giannantonio concède néanmoins qu’une hiérarchie se dessine entre les pilotes de la GP25, notamment parce que Marc Márquez arrive à faire plus nettement la différence qu’avec la GP23 dont ils disposaient tous les deux l’an dernier : « C’est un pilote qui est très fort et il fait toujours un petit quelque chose en plus à gauche. L’année dernière, sur la gauche, la différence n’était pas aussi grande par rapport à moi ou aux autres. Très souvent, j’étais très similaire sinon pareil, voire parfois encore mieux que lui dans certains points. »

« Par contre, cette année, il arrive à maximiser encore plus cette caractéristique, alors je trouve que cette année c’est devenu vraiment un point fort. Sur les pistes, il va peut-être gagner beaucoup dans deux ou trois virages à gauche, où il fait tellement la différence qu’il peut même se permettre, entre guillemets, d’aller un peu plus lentement sur le reste du tour, ou comme nous. Chacun de nous a ses propres caractéristiques. Par exemple, Pecco freine très fort, donc Marc est un peu moins bon que lui dans les freinages et il est très fort à gauche. Álex est un peu un mix, il semble en ce moment être le plus complet, avec son frère. Et moi aussi, je me mets au milieu de tout ça. »

Marc Marquez, Ducati Team

Marc Márquez

Photo de: Javier Soriano – AFP – Getty Images

« À mon avis, il me manque encore quelque chose pour être à 100% en termes de sensations avec la moto. Même si on est compétitifs et qu’on a fait un podium à Austin, je vois que je ne commence pas les week-ends en ayant de super sensations, j’y travaille et j’y arrive toujours graduellement. Je pense qu’il nous manque encore des données avec cette nouvelle moto. » 

Di Giannantonio est donc convaincu du potentiel de la GP25, même si cette dernière ne marque pas un progrès aussi net que celui vu l’an passé par rapport au modèle 2023 : « La GP23 et la GP24 étaient deux motos complètement différentes et il y avait un écart d’une seconde au tour entre les motos. D’ailleurs, jusqu’à la moitié de l’année, Marc et moi on était très compétitifs mais on risquait notre vie pratiquement à toutes les courses. Mais on allait vraiment vite, on faisait des temps qui ne se faisaient pas l’année précédente avec cette moto. Donc on allait vraiment au-delà et on a souvent risqué de tomber, ou bien on est tombé fort. »

« Cette année, ça n’est pas comme ça. Si vous faites attention, tous les Ducati on tombe un peu moins parce que la moto fonctionne très bien et on est tous très compétitifs, tous sur le même niveau. »

Avec Léna Buffa

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Vincent Lalanne-Sicaud

MotoGP

Fabio Di Giannantonio

Team VR46

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