Publié le
12 déc. 2025 à 6h32
C’est quoi, les rêves d’un rugbyman professionnel de 21 ans ? « ? Déjà, c’est de ‘matcher’ en pro », répond du tac au tac Barnabé Massa. Alors on peut dire que le contrat est rempli pour le talonneur de Clermont. Il a disputé 10 des 11 matchs de Top 14 cette saison et s’impose aujourd’hui comme un titulaire indiscutable au sein du collectif auvergnat.
Actuellement en train de soigner une cheville, il devrait faire son retour à la compétition à la fin du mois. « C’est un rêve absolument dingue de jouer avec les pros, d’enchaîner les matchs, de se sentir bien dans l’équipe, de jouer dans un stade aussi mythique que le Michelin. C’est vraiment un truc de fou », reprend le champion du monde U20.
Prolongation à Clermont : « Je ne me voyais pas partir ailleurs »
Il faut dire qu’il ne pouvait pas trouver mieux que l’ASM selon lui : « C’était vraiment le club qu’on adorait avec mon frère quand on était petits. Je me rappelle des finales, des gros matchs contre Toulon… Et pour l’anecdote, j’étais venu au Michelin en 2017, l’année du titre, et j’ai gardé une photo magnifique de mon frère et moi en pesage. Ce que je vis actuellement, c’est déjà un rêve ».
Alors, le natif de Valence n’a pas du tout hésité quand une prolongation lui a été proposée. Il s’est réengagé le mois dernier pour deux saisons supplémentaires, plus une optionnelle. « Nous en avions déjà un peu discuté avec Christophe (Urios, NDLR) l’an dernier. Je me sens tellement bien ici que je ne me suis pas posé de questions. Et je voulais prolonger avant la fin de mon contrat parce que je ne me voyais pas partir ailleurs ».
Une semaine avec le XV de France à Marcoussis
Depuis son arrivée, de Grenoble la saison dernière, Barnabé Massa s’est fait une vraie place au sein du collectif auvergnat. Déjà en vue au FCG, il explose à Clermont, au point d’avoir été convoqué à Marcoussis par Fabien Galthié fin octobre pour préparer les tests automnaux du XV de France.
S’il n’a pas été rappelé, ces 8 jours avec les Bleus l’ont marqué, forcément : « J’espère avoir pris ce que j’avais à prendre. C’était un vrai plaisir d’y être. Il y a forcément une frustration de ne pas avoir enchaîné. Je n’ai fait qu’une semaine, ce n’est pas grand-chose, mais il faut garder cette frustration pour continuer à travailler et être encore meilleur pour pouvoir espérer un jour y retourner ».
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Barnabé Massa (à droite) ici à Marcoussis aux côtés de son ami, ancien Grenoblois lui aussi : Régis Montagne. (©Icon Sport)
Surclassé et double participant aux championnats du monde U20, il connaissait déjà le CNR. « Avec les U20, tu es un peu le bouclier. Il faut faire travailler les mecs qui sont au-dessus de toi et qui vont jouer le week-end. Disons que là, j’ai connu le bon côté », lâche-t-il dans un sourire.
Plus sérieusement, « la qualité des entraînements » l’a « beaucoup marqué. Ça va vraiment à 10 000. Tout est calculé, tout est vraiment à la minute près. C’est ça qui m’a le plus étonné. J’ai vraiment aimé ce petit séjour. Même si ça a été court, c’était une bonne expérience ».
Partagée, de surcroît, avec un autre ancien Grenoblois : son coéquipier à l’ASM et ami Régis Montagne. « Quand je suis parti de Grenoble, c’est le seul mec que je connaissais vraiment très bien, même si j’avais côtoyé Baptiste (Jauneau), Léon (Darricarrère), Yerim (Fall) avec U20. J’étais vraiment très content de me retrouver avec Reg’. Être avec lui en chambre était rassurant. Tu sais avec qui tu es, tu n’es pas surpris ou un peu timide. C’était cool de pouvoir s’amuser avec lui ». Malgré les sévères critiques subies par le droitier, il défend son pote et estime que « la tournée s’est très bien passée pour lui » (réaction en vidéo ci-dessous).
En attendant un (probable) rappel en Bleu, un jour, Barnabé Massa continue de bosser pour progresser. Ancien numéro 8 repositionné au talon au centre de formation de Grenoble, il se sait « attendu sur le secteur de la mêlée, sur les fondamentaux du poste, sur le lancer. Tout ce qui fait les bases de ce poste ».
Un numéro 2 qu’il ne lâcherait pour rien au monde maintenant : « C’est un poste que j’aime. Il y a pas mal de pression, j’aime cette adrénaline sur les lancers, dans les mauls, devoir sortir au bon moment, avoir le timing juste… J’adore vraiment cette sensation ».
Il a travaillé ses lancers en touche avec un préparateur mental
Le manque de précision au lancer qui lui a été reproché, il l’a travaillé. Pas seulement sur le plan sportif, mais également mental : « Quand j’ai commencé en pro il y a 3 ou 4 ans, je me mettais la tête au fond du seau dès que je loupais un lancer car je ne savais pas comment le gérer. Mon match était fini, je ne pensais qu’à ça et je ne faisais plus forcément ce que je devais faire. J’ai été accompagné par mon préparateur mental et on a beaucoup travaillé là-dessus. Franchement, ça m’a vraiment aidé. Je me sens bien dans la vie de tous les jours grâce à ça ».
Et ça se voit. Alors, si son rêve est déjà en partie accompli, Barnabé Massa se fixe un objectif : « remettre l’ASM là où les anciens l’ont laissée, au top du rugby français ». Les anciens et notamment un certain Wesley Fofana, qu’il admirait quand il était plus jeune : « C’était un joueur que j’adorais. Il m’impressionnait tellement ! J’avais des posters dans ma chambre et je me rappelle avoir été hyper frustré quand il a eu du mal à revenir de blessure ».
Le joueur de 21 ans n’a jamais eu l’occasion de rencontrer l’ancien centre du XV de France (48 sélections) pour l’instant. Ni gamin, ni maintenant qu’il porte aussi les couleurs de Clermont. Probablement juste une question de temps, là aussi…
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