Le
procès de Frédéric Péchier touche à sa fin. À l’issue de quatre
mois d’audience devant la cour d’assises du Doubs, le ministère
public a débuté, ce jeudi 11 décembre, son réquisitoire visant à
démontrer la culpabilité de l’anesthésiste de 53 ans, jugé depuis
le 8 septembre pour l’empoisonnement volontaire de 30
patients, dont 12 mortellement, entre 2008 et 2017 à
Besançon.
Le verdict est attendu le 19 décembre prochain
et viendra mettre un point final à un procès riche en
rebondissements, dont le premier s’était produit dès la première
semaine d’audience. Dès le mardi 16 septembre, Lee
Takhedmit, l’un des avocats de Frédéric Péchier, avait
plongé le tribunal dans la sidération en annonçant son
« retrait » de la défense de l’anesthésiste.
Ce départ choc qui avait compromis le procès
« Mon départ est lié à des divergences de
vue sur la conduite de l’audience devant la cour
d’assises, qui justifient que l’avocat historique du docteur
Péchier [Randall Schwerdorffer] reprenne la main seul », avait
alors écrit le magistrat à franceinfo, précisant que « la question
financière » n’était pas « au centre » de sa décision,
comme ce fut le cas pour Samuel Estève, qui avait annoncé mi-août
son propre départ du dossier.
Invité à réagir, l’avocat historique de l’anesthésiste,
Randall Schwerdorffer, avait évoqué
« des difficultés organisationnelles pour
suivre ce dossier au jour le jour (…). C’est un dossier très
lourd à gérer. Il s’est retrouvé dans l’impossibilité de suivre
convenablement pour lui le procès au quotidien ». Il avait
certifié que le départ de Me Takhedmit n’était pas « en lien
direct » avec sa rémunération, mais reconnu que l’argent était
bien un problème dans ce dossier. « Je n’ai pas les moyens
d’avoir une équipe autour de moi comme je voulais la construire, je
n’ai pas le budget pour le faire. Je suis tout seul, si je tombe
malade, le procès s’arrêtera. »
De quoi est accusé Frédéric
Péchier ?
C’est donc seul, mais épaulé par la sœur de l’accusé, Julie
Péchier, que Randall Schwerdorffer a mené ce procès jusqu’à son
terme. Son client nie toujours l’intégralité des faits qui lui sont
reprochés, pour lesquels il encourt la réclusion criminelle à
perpétuité.
Pour rappel, le quinquagénaire est accusé d’empoisonnement
volontaire sur 30 de ses anciens patients, dont 12 mortellement. Il
est soupçonné d’avoir délibérément provoqué de graves complications
en empoisonnant les poches de perfusion d’anesthésiques de patients
opérés, dans le but de se mettre en position d’intervenir et
d’apparaître comme sauveur.