Alors que l’équipe reste sur une série de trois défaites consécutives, et que plane toujours la menace d’un retrait de points, le Biarritz olympique s’avance vers un périlleux déplacement à Vannes, ce soir.

Les montagnes russes se poursuivent à Biarritz. Capable d’enchaîner quatre matchs sans défaite (trois victoires, un nul) entre mi-octobre et début novembre, le BOPB traverse à présent une passe difficile, puisque les rouge et blanc viennent de s’incliner lors des trois dernières rencontres face à Dax, Grenoble puis Valence-Romans. “On s’entend toujours très bien, mais sur le terrain, on sent que c’est plus tendu. Il y a plus de pression. Les coachs, aussi, sont tendus, mais c’est tout à fait normal”, explique le trois-quarts centre Sam Spring. “C’est une période compliquée à traverser, reconnaît l’entraîneur de la touche Rémi Bonfils. On savait qu’il y en aurait pendant la saison, parce que nous sommes en reconstruction. On se serre les coudes, pour pouvoir inverser la tendance, mais c’est frustrant d’être capable de passer d’un extrême à l’autre.”

Arrosteguy et Bouhraoua haussent le ton

Battu lors des deux dernières rencontres à la maison, Biarritz est en plein doute et en début de semaine, après la claque reçue contre le VRDR, Boris Bouhraoua, le manager de l’équipe et Cyril Arrosteguy, le président du club, ont pris la parole face au groupe, avec un ton plutôt musclé, pour pointer du doigt un certain manque d’envie et condamner le visage affiché lors des dernières sorties à Aguiléra.
“C’est important, pense Bonfils. En tant que chef du projet, Boris sait qu’il ne doit pas être tout le temps sur le même ton et il le fait très bien. Des coachs ne font que positiver, d’autres ne font que gueuler. L’idée, c’est d’être juste. Il y a des défaites qui ne méritent pas forcément de monter au créneau. Il y a des victoires qui ne sont pas belles et qui méritent de monter au créneau et il y a des défaites qui méritent de recadrer les choses. Là, un recadrage était nécessaire sur ce début de semaine, pour solder ce match et se remettre tous la tête à l’endroit.”
Car la suite s’annonce tout aussi compliquée et vendredi soir le BO se rendra à Vannes, chez l’actuel leader de la poule. « Il faut que l’on fasse preuve de propreté, avec un rugby clinique, en s’exposant moins pour essayer de rivaliser un maximum”, affirme Bonfils. Au vu de la composition d’équipe et du repos donné à plusieurs titulaires en puissance (Martinez, Mur, Lesgourgues, Laborde, Fariscot…), il semble évident que le club a surtout ciblé la réception d’Oyonnax dans une semaine, mais les Basques se rendront en Bretagne avec un groupe assez compétitif, puisque de nombreux cadres seront de la partie (Bourdeau, Placines, Dolhagaray, Jaminet…). “Vannes descend de Top 14, veut remonter. C’est la plus grosse équipe du championnat. Ça reste une rencontre top à jouer”, rappelle Bonfils. “Oyonnax a été coché, oui, mais si on peut aller chercher des points à Vannes…”, glisse Spring.

Jouer, en attendant l’A2R

Des points, le BOPB craint d’en perdre lorsque la commission de discipline et de régulation du rugby français, qui a examiné le dossier biarrot en début de semaine, rendra son verdict. Pour l’instant, le doute plane. Et l’attente pèse ? “Je ne suis pas dans la tête de tous les joueurs, tout le monde est humain. Tu ne peux pas dire que tu n’y penses pas, mais à notre niveau, on est majoritairement sur du sportif, sur ce qu’on peut maîtriser, rappelle Rémi Bonfils. On se concentre sur les prochains défis sportifs, qui sont des beaux morceaux à gérer. C’est du non-maîtrisable. Le club ferait front ensemble (en cas de sanction, N.D.L.R.). On a confiance en la direction pour défendre au maximum le club dans ces dossiers-là.” Une direction qui, en attendant le verdict, n’a pas souhaité s’exprimer cette semaine.