Les retards d’avion ? Une situation que beaucoup de passagers connaissent. Une petite heure, parfois une demi-journée ou une journée entière à attendre avant de regagner son domicile ou rejoindre son lieu de vacances ou de travail. Certains voyageurs n’hésitent plus, désormais, à contacter les compagnies aériennes pour demander un dédommagement, voire à prendre conseil auprès de cabinets juridiques spécialisés.
C’est ce qu’ont choisi de faire six passagers du vol Figari-Strasbourg du 17 septembre 2022, opéré par Volotea, en contactant MTA, spécialisé dans ce type de litiges, après avoir essuyé un refus d’indemnisation de la part de la compagnie espagnole.
250 € d’indemnités pour tout retard de plus de trois heures
Le tribunal judiciaire de Strasbourg leur a finalement donné raison et a condamné Volotea à leur payer des indemnités même si, le transporteur ayant finalement acheminé les passagers jusqu’à leur destination finale, il n’y avait juridiquement pas lieu de les rembourser. « Une indemnité de 250 € par passager était due sur le fondement du règlement 261/2004 du Parlement européen et du Conseil – en vigueur depuis 2004 – du fait de l’annulation de leur vol et d’un retard, à l’arrivée, supérieur à 3 heures », précise MTA.
Le cabinet juridique estime que par ce jugement, la cour sanctionne le « recours abusif de bon nombre de transporteurs aériens à l’argument trop facile des »circonstances extraordinaires » (le vent dans ce cas précis, ndlr), pour s’exonérer du paiement d’indemnités à leurs passagers victimes d’annulations, de retards et de modifications de vol. Elle consacre le droit à indemnisation de nos clients par la reconnaissance d’un préjudice imputable aux agissements du transporteur. Elle démontre combien il est difficile, pour des passagers, de faire valoir leurs droits à indemnisation. »
La compagnie Volotea n’a pas donné suite à nos demandes d’entretien
Pour rappel, le 17 septembre 2022, 140 passagers attendent pour embarquer depuis Figari à destination de Strasbourg. Le vol Volotea V72715 devait décoller à 12 h 55, mais à 18 heures, les passagers sont invités à rejoindre l’aéroport de Bastia en car, où aucun avion ne les attend finalement.
Un départ leur est promis le lendemain matin à partir d’Ajaccio. L’avion décollera au final de Bastia après une grosse pression de la part des passagers, vers midi, avec 24 heures de retard sur l’horaire initial, et « des conditions d’attente éprouvantes pour les passagers, dont beaucoup ont dormi dans l’enceinte de l’aérogare » bastiaise, tandis que dans le même temps, ce même lieu vivait une situation tendue, avec une grève de pilotes d’Air Corsica.
Contactée, la compagnie Volotea n’a pas donné suite à nos demandes d’entretien.