Marcel Baldo a été reconnu coupable du recel, entre mars et novembre 2017, de plusieurs bronzes, dont un de l’artiste Fernando Botero d’une valeur de 425.000 euros et d’une statuette précolombienne en terre cuite.

Le tribunal de Paris a condamné ce vendredi un avocat à deux ans de prison avec sursis et deux ans d’interdiction d’exercer pour le recel en 2017 d’œuvres dérobées, telles que des statuettes, dans des galeries par un ami et client. Maître Marcel Baldo, 66 ans, a été reconnu coupable du recel, entre mars et novembre 2017, d’un bronze de l’artiste colombien Fernando Botero d’une valeur marchande de 425.000 euros, d’un autre bronze du sculpteur Guy Geymann ainsi que d’une statuette précolombienne en terre cuite, volés dans des galeries d’art parisiennes. Cette figure du barreau de Seine-Saint-Denis a également été condamnée à une amende de 50.000 euros. Le tribunal n’a pas assorti la peine d’une exécution provisoire, signifiant qu’elle serait suspendue en cas d’appel.

Son ami Bruno Ordon, un sexagénaire aux 23 condamnations ayant volé à l’étalage les œuvres dans des galeries parisiennes huppées, a lui écopé de deux ans de prison ferme, aménagé sous la forme d’une détention à domicile avec un bracelet électronique. Une peine «satisfaisante» pour sa défense, qui ne compte pas faire appel.


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«Meilleurs amis»

Entre l’avocat raffiné et le voleur multirécidiviste, le duo de prévenus formé à l’audience du 12 novembre était pour le moins baroque. Membres du même club d’échecs, ils se considéraient comme «meilleurs amis», bien que Bruno Ordon «pleure de l’argent» à Marcel Baldo depuis des années pour pouvoir vivre. Les samedis matins, ils parcouraient les puces pour acquérir des œuvres pour la collection du pénaliste.

À la barre, Marcel Baldo a affirmé avoir conservé le Botero chez lui pendant les dix-huit jours entre le vol et son interpellation uniquement pour aider son compère, par «faiblesse», le temps de trouver une solution pour le restituer à la galerie. «Quand je vois (le bronze), je lui dis “tu sais que tu es un vrai fou, cette statue c’est invendable, c’est extrêmement dangereux”», a-t-il déclaré.

Pourtant, lorsque Bruno Ordon est interpellé, Marcel Baldo a retiré le bronze installé au bord de sa fenêtre, l’a jeté dans un cabas et s’est précipité pour le déposer chez un autre ami, juste avant d’être lui-même arrêté. «J’étais tellement paniqué que je ne savais pas trop comment raisonner», a-t-il plaidé huit ans plus tard.