L’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne une tendance préoccupante : bien que l’espérance de vie globale augmente, l’espérance de vie en bonne santé ne progresse pas au même rythme. Cette divergence suggère que les individus vivent plus longtemps, mais passent une proportion croissante de leurs années supplémentaires avec des problèmes de santé ou des incapacités.
Une augmentation de l’espérance de vie globale
Depuis le début du XXIᵉ siècle, l’espérance de vie mondiale a connu une progression notable. Par exemple, entre 2000 et 2015, l’espérance de vie a augmenté de cinq ans, passant de 66,5 à 71,5 ans. Cette amélioration est attribuée à divers facteurs, notamment les avancées médicales, l’amélioration des conditions de vie et une meilleure prévention des maladies infectieuses.
Un écart croissant avec l’espérance de vie en bonne santé
Cependant, l’espérance de vie en bonne santé, c’est-à-dire le nombre d’années qu’une personne peut s’attendre à vivre sans limitations majeures dues à des problèmes de santé, n’a pas suivi la même progression. En 2015, cette espérance était estimée à 63,1 ans au niveau mondial, soit une augmentation de seulement 3,8 ans par rapport à 2000. Cette différence indique que les années de vie supplémentaires sont souvent marquées par des maladies chroniques ou des incapacités.
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Les implications pour les systèmes de santé
Cette tendance pose des défis majeurs pour les systèmes de santé mondiaux. Une population vieillissante avec une prévalence accrue de maladies chroniques nécessite des ressources médicales et sociales considérables. Les infrastructures de santé doivent s’adapter pour fournir des soins appropriés aux personnes âgées, tout en mettant l’accent sur la prévention et la gestion des maladies chroniques afin d’améliorer la qualité de vie durant les années supplémentaires.
Les disparités régionales
Il est important de noter que ces tendances varient selon les régions. Par exemple, en Afrique, l’espérance de vie en bonne santé a augmenté de près de dix ans entre 2000 et 2019, passant de 46 à 56 ans. Malgré cette progression, elle reste inférieure à la moyenne mondiale, soulignant la nécessité de renforcer les systèmes de santé dans ces régions pour combler l’écart.
Vers une vieillesse en meilleure santé
Pour inverser cette tendance, l’OMS recommande plusieurs actions :
- Promotion de modes de vie sains : encourager une alimentation équilibrée, l’activité physique régulière et la réduction des comportements à risque tels que le tabagisme et la consommation excessive d’alcool.
- Accès équitable aux soins de santé : garantir que toutes les populations, indépendamment de leur statut socio-économique, aient accès à des services de santé de qualité.
- Prévention et gestion des maladies chroniques : mettre en place des programmes efficaces pour prévenir, détecter et traiter les maladies chroniques dès les premiers stades.
- Soutien aux personnes âgées : développer des politiques sociales qui soutiennent le bien-être des personnes âgées, y compris des services de soins à domicile et des infrastructures adaptées.
En mettant l’accent sur ces domaines, il est possible d’améliorer l’espérance de vie en bonne santé, permettant ainsi aux individus de profiter pleinement de leurs années supplémentaires avec une meilleure qualité de vie.
