Et soudain, le vernis craque. Vesoul, en Haute-Saône, le 25 novembre. Après une grosse heure de déambulation dans les allées glacées de la traditionnelle foire agricole de la Sainte-Catherine, Jordan Bardella vient de recevoir un sac de farine sur la tête. Un vent de panique parcourt les équipes du jeune homme, qui s’est réfugié sous la tente de la Coordination rurale. Le coupable, un garnement pas même majeur, est ceinturé, exfiltré et placé en garde à vue. Le service d’ordre de Bardella, lui, n’a qu’une idée en tête : empêcher que ne sorte sur les réseaux la moindre image de leur patron enfariné. Par tous les moyens.
Les uns aveuglent les photographes avec des lampes torches et des flashs tandis que les autres intimident les journalistes, et vont jusqu’à menacer un reporter britannique de la chaîne Sky News de le frapper avec un parapluie à plusieurs reprises. En un tour de main, la formation d’extrême droite est revenue plus de dix ans en arrière, à l’époque où un autre numéro 2, Bruno Gollnisch, attaquait les journalistes de Canal+, lui aussi à coups de parapluie.
Là réside sans doute le paradoxe et le talon d’Achille de Jordan Bardella, dont la seule véritabl