Depuis vendredi après-midi, une mobilisation agricole d’ampleur paralyse l’autoroute A64 entre Toulouse et Bayonne. Près de Carbonne, en Haute-Garonne, environ 80 tracteurs ont investi les trois voies de circulation en direction de Tarbes, transformant la chaussée en lieu de campement. L’action, entamée vers 15h30 après la fermeture officielle du tronçon par les services autoroutiers, s’inscrit dans un mouvement de contestation plus large visant la politique sanitaire du gouvernement face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).
Sur place, les agriculteurs ont rapidement organisé une occupation appelée à durer. Bottes de paille, tonnelles, groupe électrogène, brasero et vivres ont été installés, tandis que des glissières de sécurité étaient démontées pour faciliter les déplacements des engins agricoles. Un feu a également été allumé sur le terre-plein central à la tombée de la nuit, signe d’une mobilisation pensée dans la durée.
Les syndicats appellent à la mobilisation
Figure régionale du mouvement, Jérôme Bayle a confirmé la détermination des manifestants. « Ce soir on sera là, demain matin on sera là », a-t-il déclaré à l’AFP. Il a précisé avoir préparé cette action en amont avec le préfet, soulignant une volonté d’éviter tout affrontement : « Parce qu’on ne veut pas casser, on ne veut pas d’affrontement », a-t-il insisté, au lendemain de tensions survenues en Ariège entre agriculteurs et forces de l’ordre.
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Au niveau syndical, la Confédération paysanne et la Coordination rurale appellent à amplifier les mobilisations contre ce qu’elles dénoncent comme une impasse sanitaire. La Confédération paysanne estime que « la gestion sanitaire choisie par le gouvernement et les dirigeants de la FNSEA est plus effrayante que la maladie elle-même » et juge inévitable « l’arrêt de l’abattage total », appelant à des blocages « partout en France ». De son côté, le président de la Coordination rurale, Bertrand Venteau, reçu vendredi par la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, a exhorté à « continuer à manifester » pour obtenir une « vaccination généralisée », réclamant aussi « une rencontre rapide avec Sébastien Lecornu […] et avec Emmanuel Macron ».