Aux urgences pédiatriques de Strasbourg, l’épidémie de bronchiolite est active depuis deux semaines et « la courbe est toujours ascendante », observe le chef de service Dimitar Tchomakov. Les équipes voient affluer les nourrissons touchés par le virus respiratoire syncytial (VRS), tandis que les cas de grippe progressent également. Environ 130 enfants se présentent chaque jour aux urgences. « Entre 5 et 10 d’entre eux doivent être hospitalisés car ils ont besoin d’une assistance respiratoire ou à l’alimentation », poursuit-il.

À Mulhouse, les urgences de l’hôpital mère-enfant enregistrent 90 à 110 passages quotidiens, dont la moitié pour des infections saisonnières. Dans la nuit de jeudi 11 à vendredi 12 décembre, huit enfants grippés et 15 cas de VRS ont été pris en charge ; 20 % ont nécessité une hospitalisation.

Selon Santé publique France, la bronchiolite représentait la semaine dernière 18 % des passages aux urgences et 10 % des consultations SOS médecins chez les moins de 1 an dans le Grand Est.

Pas de plan blanc

Cette flambée saisonnière met à rude épreuve les capacités hospitalières. À Mulhouse, « la situation est tendue au niveau de nos 54 lits, mais nous tenons le coup. Nous n’avons pas besoin d’ouvrir de lits supplémentaires et de déclencher de plan blanc », indique la Dr Noëlle Lachaussée, cheffe de la pédiatrie générale.

À Strasbourg, la situation est plus critique. Aucune ouverture de lit n’est possible. « Nous nous débrouillons. Des hospitalisations programmées sont décalées. Les 19 lits pour nourrissons sont en grande partie occupés par des pathologies lourdes. Tous les jours, des enfants attendent des heures avant d’avoir un lit, souligne Dimitar Tchomakov. Des transferts vers Haguenau, Saverne, Sélestat ou Colmar sont envisageables mais n’ont pas encore été nécessaires. »

Les équipes notent toutefois les bénéfices de la prévention  avec le vaccin anti-VRS pour les femmes enceintes et les anticorps monoclonaux proposés depuis septembre aux nourrissons. « On a connu pire. Nous recevons moins de tout-petits et les formes sont moins graves », constate la pédiatre Noëlle Lachaussée. Les soignants rappellent aussi que la vaccination antigrippale des 2 – 17 ans est remboursée, et appellent à maintenir les gestes barrières.

Tous espèrent que les vacances scolaires freineront la circulation des virus.