REPORTAGE – À Canton, dans le sud du pays, Le Figaro a visité les sites de sous-traitants du géant de l’ultra fast-fashion, où triment les couturières à des cadences stakhanovistes.
Les néons blafards s’éteignent sur les rangées de machines à coudre, surmontés de ventilateurs, plongeant l’entrepôt spartiate dans la pénombre. Ce premier samedi de décembre à 14 heures sonne le début de la sieste tant attendue par la trentaine de couturières. Celles-ci s’allongent mécaniquement sur les bancs, masque sur les yeux, en quête d’une trêve. C’est le mitan d’une longue journée démarrée à 7 heures du matin, et qui s’étirera jusqu’à tard dans la soirée. « Travailler dix à douze heures par jour, c’est normal. Certains vont jusqu’à quatorze. Et il n’y a pas de week-end », explique Xiaomi*, le regard tendu sur l’aiguille qui coud des fermetures éclair à la chaîne sur des minijupes noires. Sous la table, le pied de la jeune femme, engoncé dans une pantoufle rose surmontée de perles de pacotille, appuie nerveusement sur la pédale. « C’est pour Shein ? » L’ouvrière nie mollement, mais l’étiquette, cousue sur les montagnes de tissus qui s’amoncellent dans les bacs en…
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