Les ministres de l’Économie de l’UE ont tranché le 13 décembre 2025. Chaque colis d’une valeur inférieure à 150 euros entrant sur le territoire européen sera désormais soumis à une taxe de 3 euros. Cette exemption douanière profitait jusqu’ici massivement aux plateformes chinoises comme Shein, Temu ou AliExpress, qui inondent le marché européen de produits à très bas prix.
Le montant de 4,6 milliards d’euros de marchandises exemptées a été expédié vers l’UE en 2024, soit le double de 2023. Plus de 90% de ces colis proviennent de Chine. La suppression de cet avantage devrait générer 1 milliard d’euros de recettes fiscales annuelles pour l’Union.
Des frais qui pourraient s’additionner pour les consommateurs français
Cette taxe européenne de 3 euros pourrait se cumuler avec les frais prévus dans le projet de loi de finances 2026 en France. Bercy envisage d’ajouter entre 2 et 5 euros supplémentaires par colis importé selon la nature du produit. Un consommateur français pourrait donc payer jusqu’à 8 euros de frais, auxquels s’ajouteraient la TVA et d’éventuels frais de traitement additionnels prévus en novembre 2026.
Ces montants visent à financer les contrôles douaniers, l’achat de scanners et le recrutement de personnel pour renforcer la surveillance. L’impact sur le prix final des produits à faible valeur sera direct et significatif.
Une réponse à la guerre commerciale contre les géants asiatiques
La France a été le fer de lance de cette initiative européenne. Paris mène depuis plusieurs mois une offensive contre Shein, accusée de contourner les normes européennes et de proposer des produits dangereux ou non conformes. Cette mesure met fin à l’avantage compétitif dont bénéficiaient ces plateformes face aux commerçants européens soumis aux droits de douane classiques.
L’entrée en vigueur est prévue dès le 1er juillet 2026, soit deux ans plus tôt que le calendrier initial. Une solution temporaire sera mise en place avant l’opérationnalisation complète du hub de données douanières de l’UE prévue en 2028.