Un peu de savon, d’huiles d’olive et de coco, de sucre… et du cœur. C’est la recette de Tetiana, Victoria, Violetta et les autres pour dire « merci » aux Restos du cœur. Ces réfugiées ukrainiennes, venues de Kharkiv ou Dnipro, ont profité d’une formation pour monter un projet « écocitoyen » de fabrication de savons, dont le produit de la vente sera reversé à l’association qui leur fournit chaque semaine des repas depuis qu’elles ont trouvé refuge à Amboise.
« L’association fait beaucoup pour nous »
« Toutes les semaines, nous bénéficions des paniers repas que nous distribuent les Restos du cœur d’Amboise, le vendredi. Ce projet, cela signifie “ De cœur à cœur ” en ukrainien. C’est une manière de remercier cette association, qui fait beaucoup pour nous », explique Tetiana, arrivée à Amboise en 2022, dans la foulée du déclenchement de la guerre en Ukraine.
Comme ses camarades, elle achèvera bientôt une formation de deux mois intitulée « Dynamiser son projet professionnel », dispensée par l’UFCV dans les locaux de l’Ashaj (Association pour l’habitat des jeunes), à Amboise. « Il s’agit d’une formation financée par la région Centre-Val de Loire. Nous formons plusieurs groupes chaque année. Depuis 2022, nous avons accueilli à chaque fois des réfugiés ukrainiens », explique, Céline, une des deux formatrices.
Pour cette session, les réfugiées ukrainiennes étaient sept. Toutes ont fui la guerre, emmenant leur famille ou laissant des proches dans des villes en proie au combat. Certaines sont logées à la Villa Bellagio, centre d’accueil des réfugiés ouvert à Amboise depuis près de trois ans. D’autres ont trouvé un logement chez le bailleur social Val Touraine Habitat (VTH), dans le quartier de Malétrenne.
« Des bombardements tous les jours » au pays
« La situation là-bas, ça nous rend triste, c’est sûr », confie Maria, dans un français encore un peu hésitant. « Mais la vie continue, nous devons rester positifs, pour nos enfants », ajoute Tetiana, venue avec ses deux enfants et sa maman, et dont le projet de vie est désormais de s’installer en France. Même objectif pour Violetta. Arrivée en France en juillet 2022, cette mère d’un garçon de 7 ans a travaillé à la Villa Bellagio, dans un restaurant du centre-ville, au centre hospitalier ou encore chez Lestra. Après sa formation, elle prendra du repos, avant de donner naissance à un deuxième enfant au mois de juin.
La plus jeune du groupe, Sofiia, a 19 ans. Elle a fait le voyage depuis Dnipro « avec ma maman, ma grand-mère et mon chien ». Victoria, elle, se félicite que son fils, arrivé avec elle en décembre 2023 et scolarisé en élémentaire à Amboise « parle aujourd’hui français sans accent ». Originaire de Kharkiv, cette mère de famille a laissé son papa en Ukraine. « Je l’ai tous les jours au téléphone. Il me raconte la situation là-bas. À Kharkiv, il y a des bombardements tous les jours. »