En cette période où les villes se parent de guirlandes et de lumières, un sapin bien différent a fait son apparition au Pont-de-Claix. Sur un mur de la rue Benoît-Jay, l’artiste Otist, en pleine ascension dans le monde du street art, a réalisé une œuvre qui ne laisse personne indifférent : un sapin nu, sombre, orné non pas de boules colorées mais de grenades et de fils barbelés, dressé au-dessus d’un tas de gravats où repose un ours en peluche. Un symbole aussi puissant que dérangeant.

Une œuvre dédiée « à ceux pour qui Noël n’aura pas lieu »

Otist explique que cette création est un hommage « à ceux pour qui Noël n’aura pas lieu, à ces enfants pour qui la magie s’est dissoute dans la violence et la peur. Ce sapin en deuil, c’est le Noël volé aux enfants des pays en guerre ». À travers ce sapin désolé, l’artiste veut rappeler, sans un mot, les drames qui se jouent ailleurs, là où un arbre de Noël ne peut être dressé.

Cette œuvre, à la fois fragile et brutale, marque une nouvelle étape dans le travail de ce pochoiriste, qui s’impose une fois de plus sur la scène artistique urbaine avec des fresques engagées, humaines en lien avec l’actualité.

« En proposant ses murs, notre commune ouvre une nouvelle fois un espace de réflexion et affirme son attachement à la liberté d’expression artistique. Nous souhaitons que les artistes puissent faire résonner leurs messages dans l’espace public », souligne Sam Toscano, premier adjoint.

En passant devant ce mur, difficile de ne pas être interpellé, de ne pas ressentir une émotion, de ne pas avoir une pensée pour tous ceux qui ne peuvent fêter Noël.